Artigo Acesso aberto

Pythies, Ménades et autres possédés / Pythiai, Maenads, and other Possessed

2007; Volume: 2; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3406/asdi.2007.870

ISSN

2674-1180

Autores

Dominique Jaillard,

Tópico(s)

Historical, Religious, and Philosophical Studies

Resumo

Lucain, au livre v de sa Pharsale 1 , dépeint une pythie en proie à des transports frénétiques, « les cheveux hérissés », « secouant à travers l'antre prophétique une tête éperdue » .Bacchatur, demens : « elle délire, folle », « sa nuque se tord », « un feu terrible l'embrase », elle « roule des yeux farouches, les joues livides » .L'emprise d'Apollon sur la pauvre Phémonoé se fait si violente que la prophétesse s'effondre, morte, à peine le dieu l'a-t-il quittée, à peine a-t-il « réinstillé dans ses entrailles le léthé stygien » et ses puissances d'oubli… Les critiques s'accordent à reconnaître dans ce tableau baroque et envoûtant une vision purement poétique de la Pythie, influencée par l'imaginaire dionysiaque et la figure traditionnelle de la ménade en délire ; les historiens en fustigent, non sans raisons, l'inexactitude 2 .Tout ce qu'on croit pouvoir reconstituer d'une séance oraculaire à Delphes -et il faut reconnaître que notre ignorance est considérable -va dans le sens d'une pythie calme, sinon maîtresse d'elle-même, dont le consultant entend distinctement la réponse articulée et d'ordinaire limpide 3 .N'est-ce pas la pythie ellemême que l'on soudoyait lorsqu'on voulait corrompre l'oracle 4 , et Hérodote ne se contente-t-il pas, pour expliciter le fonctionnement d'un oracle de Dionysos en Thrace de cette notation sibylline : « c'est une prêtresse qui prononce les oracles chez eux comme à Delphes, sans plus 1 v .64-236 .

Referência(s)