Editorial Acesso aberto Revisado por pares

Le comité sur les questions de santé autochtone de la SOGC : le commencement

2019; Elsevier BV; Volume: 41; Linguagem: Francês

10.1016/j.jogc.2019.10.016

ISSN

2665-9867

Autores

Pierre Lessard,

Tópico(s)

Health, Medicine and Society

Resumo

John Dryden, le poète anglais, a déclaré ce qui suit : « Nous créons d'abord nos habitudes et ensuite ce sont elles qui nous créent (We first make our habits, and then our habits make us) ». J'ai adopté des habitudes tôt dans ma carrière en médecine, à titre de médecin de famille, au Niger en Afrique subsaharienne, à Kuujjuaq dans le Nord du Québec et plus tard à Yellowknife dans les Territoires du Nord-Ouest et à titre d'obstétricien-gynécologue et conseiller dans l'Arctique de l'Ouest. Le travail en région éloignée est fascinant, exigeant et gratifiant. Dans ces situations, vous apprenez à construire un système de prestation de soins qui doit fonctionner que vous y soyez ou non. Vous devez enseigner. Par la suite, vous en apprenez sur les distances, les régimes climatiques, le froid extrême, la disponibilité (ou le manque) de transports, les coupures téléphoniques, le soutien technique peu fiable, les changements d'horaires, les cultures différentes et captivantes (figures 1 à 3) ainsi que sur les infirmières, les médecins de famille et les spécialistes dévoués De plus, les soins tertiaires ne sont tout simplement pas à portée de main! Vous ai-je dit que vous devez enseigner à autrui?Figure 2Wendat (Wendake, Québec).View Large Image Figure ViewerDownload Hi-res image Download (PPT)Figure 3Caractères syllabiques inuktituts (Kangirsuk, Nunavik).View Large Image Figure ViewerDownload Hi-res image Download (PPT) Ma femme, Paula, et moi avons déménagé de Québec à Yellowknife en septembre 1980; il s'agissait d'un voyage de 5 250 km. Pendant 12 années, j’étais le seul obstétricien-gynécologue résidant au nord du 60e parallèle. Dès le début de notre vie « dans le Nord », nous savions que nous y étions pour un certain temps, possiblement longtemps. Nous nous y sommes installés, nous nous sommes fait des amis (dans le Nord, ces personnes font partie de votre famille), nous avons acheté un chalet à 30 km du village et une maison, nous avons adopté deux magnifiques filles d'origine dénée (Tlicho) et nous avons assisté aux assemblées annuelles de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC). Sur le plan de la pratique, j'ai dû organiser le calendrier d'appel avec les médecins de famille et le chirurgien général; une pratique de consultation seulement avec une infirmière dévouée, hautement organisée et compatissante (Virginia Whitehead était parfaite); des cliniques de voyage partout dans l'Arctique de l'Ouest; des modèles d'orientation vers Edmonton; des cliniques trimestrielles de gynécologie oncologique à Yellowknife depuis Edmonton, et j'en passe. Le Dr Leigh Brown du Cross Cancer Institute a particulièrement soutenu notre programme. J'ai vraiment apprécié ses conseils. Vous avez également besoin d'un soutien très fort à la maison. C'est extrêmement important. Paula était infirmière dans le domaine du travail et de l'accouchement et elle le demeure dans son cœur. Elle comprenait. Ensuite, les habitudes s'installent. Stephen R. Covey a écrit dans son livre intitulé Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu'ils entreprennent qu'il n'y a pas d'engagement sans investissement. Écrivez-le, faites un astérisque, encerclez-le et soulignez-le. Sans investissement, pas d'engagement. Des rondes mensuelles en obstétrique; des revues de la morbidité et de la mortalité; des statistiques; des rencontres annuelles locales en obstétrique et gynécologie, où plusieurs membres de la SOGC étaient conférenciers; de nombreux comités locaux, territoriaux et pancanadiens; apprendre l’échographie, obtenir un échographe et ensuite en obtenir un portatif pour les cliniques de voyage; apprendre l'amniocentèse… et puis il y a eu des présentations lors des réunions annuelles de la SOGC pour faire savoir aux membres ce qui peut être fait dans les régions éloignées : « Les obstacles à de meilleurs soins périnatals dans les T.N.-O. » (1982); « L'obstétrique dans le Nord, un examen quinquennal des accouchements chez les Inuits » (1986); coordonnateur, conférencier et modérateur d'un « Colloque sur l'obstétrique dans le Nord » (1989) et « La cryothérapie dans l'Arctique, expérience de six ans de Stanton » (1990); et une méthode de consultation principalement axée sur l’évaluation et le traitement lors d'une rencontre clinique pour éviter les voyages aériens à répétition. Je n'aurais pas pu m'investir ni m'engager davantage. En 1991, le Dr John Jarrell, président du comité du programme scientifique annuel, m'a demandé d'organiser un colloque sur les questions de soins de santé des femmes issues des Premières nations. Il m'a dit : « Vos activités dans ce domaine sont reconnues par de nombreux membres de la société et ils pensent que vous seriez un excellent candidat pour organiser un tel colloque. » Il s'agissait d'un colloque de quatre heures qui a eu lieu le samedi 26 juin 1993 à Ottawa, et le grand public a pu y assister. Nous avions huit conférenciers : Le Dr Fred Baker, professeur de pédiatrie à l'Université de Toronto, participait aux cliniques de sensibilisation de l'université à Sioux Lookout; Mme Martha Flaherty, présidente de Pauktuutit; Mme Marie Ross de la Canadian Indigenous Nurses Association; Mme Brenda Thomas de l'Association des femmes autochtones du Canada; Mme Sue Heron-Herbert du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest; Mme Akinasi Kumaluk, sage-femme inuite de Povungnituk (Québec); et Mme Ethel Blondin-Andrew, députée de l'Arctique de l'Ouest. J'ai également tenu les rôles de conférencier et modérateur du colloque intitulé Problèmes de santé chez les femmes autochtones : comment mieux comprendre et communiquer. Le colloque a connu un succès retentissant et le Dr André Lalonde (alors qu'il était le vice-président exécutif de la SOGC) croyait que le moment était parfait pour créer un nouveau comité de la SOGC pour soutenir les soins de santé autochtones. Avant que je ne revienne à Yellowknife, le Dr Lalonde et moi avons rédigé ensemble un mandat et un plan stratégique pour les présenter au conseil d'administration de la SOGC. Lors de la réunion de juin 1994, le conseil d'administration de la SOGC a accepté d'appuyer la création du comité sur les questions de santé autochtone. Il se composait de 10 membres et d'un membre du personnel de soutien du siège social de la SOGC. Il était très inhabituel pour la SOGC d'avoir un comité dont la composition comptait plus de non-membres que d'obstétriciens-gynécologues. Le Dr Lalonde a toujours été extrêmement favorable au comité sur les questions de santé autochtone. Ainsi, depuis le travail dans les régions éloignées, l'investissement auprès de la communauté médicale, l'engagement à organiser la prestation de soins en obstétrique et gynécologie dans l'Arctique de l'Ouest, les nombreuses présentations lors de rencontres de la SOGC jusqu'au colloque mentionné précédemment tenu à Ottawa, un nouveau comité a été créé. Il se composait de trois membres obstétriciens-gynécologues de la SOGC et de représentants de l'Association des femmes autochtones du Canada, de l'organisme Aboriginal Nurses of Canada, de Santé Canada, de Pauktuutit Inuit Women of Canada, de l'Association des médecins autochtones du Canada, de l'Assemblée des Premières nations, d'un conseiller sur les questions de santé autochtone et du personnel de soutien de la SOGC. J’étais le président du comité pour les cinq premières années de son existence. Il était important pour moi d'avoir des représentants des différents organismes autochtones. Notre première rencontre en personne a eu lieu au congrès mondial de la Fédération internationale de gynécologie et d'obstétrique (FIGO) à Montréal en octobre 1994. Nous avons adopté notre énoncé de vision : « promouvoir des soins de santé optimaux de la reproduction qui répondent le mieux aux besoins des peuples autochtones du Canada ». Nous avons également adopté les six principes directeurs suivants tirés de l’énoncé de mission du conseil régional de la santé de Keewatin :1.Tous les Autochtones ont le droit d’être soignés de façon appropriée sur le plan culturel et d'utiliser leurs propres langues.2.Les Autochtones ont le droit d’être soignés dans le respect.3.Les services de santé seront offerts aussi près que possible de leur lieu de résidence.4.Les Autochtones ont le droit et la responsabilité de participer à leurs propres soins de santé.5.Les Autochtones ont le droit de jouir d'une vie saine; un mode de vie sain et un esprit sain fonctionnent ensemble, alors il faut préconiser une approche holistique.6.Les fournisseurs de soins de santé ont la responsabilité de promouvoir et de soutenir les besoins en matière de santé et de culture des Autochtones. Notre premier domaine d'intérêt consistait à sensibiliser et renseigner les membres de la SOGC au sujet des Autochtones en général. Par la suite, nous allions pouvoir aborder des questions plus pointues comme les soins périnatals dans les régions éloignées, la violence familiale et l'abus sexuel, la médecine traditionnelle et les partenariats. Le comité se réunissait en personne deux fois par année à Ottawa et à l'assemblée annuelle (nous avons aussi tenu quelques téléconférences). Le Dr Lalonde était présent à la plupart de ces rencontres et encore il appuyait nos efforts. Je prenais les notes du procès-verbal. Nous avons rédigé de nombreux articles pour le JOGC et tous les deux ans, nous avons dirigé un atelier ou un colloque sur la santé des Autochtones. J'ai également établi des liens avec l'American College of Obstetricians and Gynecologists, l'American Indian Committee et j'ai échangé des idées pendant de nombreuses années avec eux puisqu'ils ont participé à un colloque international à Ottawa en 1999. Nous avons également communiqué avec le comité sur les Autochtones du Royal Australian and New Zealand College of Obstetricians and Gynecologists, et il a fait parvenir une affiche aux fins de présentation à la rencontre clinique annuelle de 1998. Malheureusement, peu de personnes sont venues à ces colloques et ateliers. Les convertis y ont participé, mais très peu d'autres membres sont venus. Pour nombre de personnes, un utérus est un utérus, peu importe dans quel corps il se trouve. Avec l'arrivée d'une nouvelle présidente (1999), une jeune médecin de famille métisse d'Ottawa, la Dre Janet Smylie, le comité a changé d'orientation. Ses efforts visaient désormais à produire un énoncé de politique de 51 pages à l'intention des professionnels de la santé travaillant auprès des collectivités autochtones (A Guide for Health Care Professionals Working With Aboriginal Peoples). La Dre Smylie en était l'auteure principale et cet énoncé a été publié dans le JOGC dans les numéros de décembre 2000 ainsi que de janvier, février et mars 2001. Il a été approuvé par l'Assemblée des Premières nations, l'Institut canadien de la santé infantile, la Société canadienne de pédiatrie, le Collège des médecins de famille du Canada, le Congrès des Peuples autochtones, la Fédération des femmes médecins du Canada, Inuit Tapirisat du Canada, le Ralliement national des Métis, l'Organisation nationale des représentants indiens et inuits en santé communautaire et Pauktuutit Inuit Women of Canada. Paula et moi avons siégé au comité pendant les 18 années suivantes, d'abord en tant que membres, puis en tant que membres correspondants. Nous avons quitté Yellowknife en 2001 et nous avons déménagé dans une petite collectivité rurale de la Nouvelle-Écosse. Je m'investissais toujours et j’étais toujours engagé et j'ai fait partie d'un groupe de quatre personnes qui ont fait une présentation au congrès mondial de la FIGO à Vancouver en 2015 sur la sécurisation culturelle et les soins de santé autochtones. Nous avons laissé nos sièges au comité lors du Congrès clinique et scientifique annuel qui a eu lieu à Ottawa en 2017. Dernière réflexion : J'aurais tant aimé savoir ce que je sais maintenant. J'aurais été un meilleur médecin plus compréhensif. Qui sait, peut-être y retournai-je un jour, un peu comme dans la série Outlander aOutlander est une série télévisée d'après les livres à caractère historique sur le voyage dans le temps d'une médecin rédigés par Diana Gabaldon. La série a été créée par Ronald D. Moore et produite par Sony Pictures Television et Left Bank Pictures pour Starz. (Source : Wikipedia.)aOutlander est une série télévisée d'après les livres à caractère historique sur le voyage dans le temps d'une médecin rédigés par Diana Gabaldon. La série a été créée par Ronald D. Moore et produite par Sony Pictures Television et Left Bank Pictures pour Starz. (Source : Wikipedia.)! The SOGC Aboriginal Health Issues Committee: The BeginningJournal of Obstetrics and Gynaecology Canada Vol. 41PreviewJohn Dryden, the English poet, said, “We first make our habits, and then our habits make us.” My habits started early in my medical career, as a family physician in Niger, South Saharan Africa; in Kuujjuaq, Northern Québec; and later in Yellowknife, Northwest Territories, as a consulting obstetrician-gynaecologist for the Western Arctic. Working in remote areas is fascinating, demanding, and rewarding. You learn to build a system of delivering care, a system that needs to work whether you are there or not. Full-Text PDF

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