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Étude paragénétique de la minéralisation sulfurée complexe (Sb-Pb-Zn...) de Bournac (Hérault, France)

1982; Volume: 105; Issue: 6 Linguagem: Francês

10.3406/bulmi.1982.7645

0180-9210

Marguerite Munoz, Yves Moëlo,

Geological and Geophysical Studies Worldwide

L'étude paragénétique du minerai sulfuré complexe de Bournac (Montagne Noire ˗ France) a permis d'observer, aux côtés d'espèces courantes (principalement stibine, galène, blende et mispickel), la présence de nombreuses espèces assez rares, dont une majorité de sulfosels de Pb/Sb : boulangérite, semseyite, plagionite, zinkénite, fulöppite, géocronite, ménéghinite, jamesonite manganifère et andorite˗fizélyite. Le mispickel, parfois antimonifère, montre une forte facturation du rapport (As+Sb)/S ; les cuivres gris montrent une variation de la teneur en argent de 3 à 32 %. La succession paragénétique se subdivise en cinq stades, dont quatre ont été générateurs de sulfosels d'antimoine spécifiques. Les trois premiers (ferro˗arsénifère, zincifère, puis plombo˗antimonifère) forment une unité paragénétique qui se retrouve dans le gisement voisin de La Rabasse, et correspond fidèlement à l'un des types définis dans le massif de Bohême. Le quatrième, purement antimonifère, a induit la formation de divers sulfosels de plomb par métasomatose de la galène et de sulfosels préexistants. Le cinquième correspond à une faible remobilisation in situ, avec évacuation préférentielle de l'antimoine. Bien que les contextes gîtologiques soient très différents, l'évolution géochimique et paragénétique de la minéralisation de Bournac montre un parallélisme remarquable avec celle du district plombo˗antimonifère du Cap Sizun (Finistère - France). Cette similitude des paragenèses, qui souligne la possibilité de fortes distorsions entre type paragénétique et type gîtologique, traduirait directement la parenté géochimique des processus sources des métaux.