Quelle information accompagne la distribution des Compléments Nutritionnels Oraux (CNO) à l’hôpital : un état des lieux
2020; Elsevier BV; Volume: 34; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.1016/j.nupar.2020.02.249
ISSN1768-3092
AutoresMarie‐Claude Brindisi, Ousrat Chanfi, Clémentine Hugol Gential, Stéphanie Chambaron, Corinne Buisson, Virginie van Wymelbeke, Claire Sulmont‐Rossé,
Tópico(s)Healthcare Systems and Practices
ResumoBien que l’efficacité des Compléments Nutritionnels Oraux (CNO) ait été prouvée dans de nombreuses situations cliniques, leur utilisation en milieu hospitalier se heurte à des problématiques de prescription, de distribution et d’observance. L’objectif de l’étude était de faire un état des lieux des informations données par le personnel soignant aux patients lors de la distribution des CNO et d’étudier les représentations des patients vis-à-vis de ces produits. Au cours d’une première phase, un observateur neutre a suivi les équipes de service et consigné tous les échanges verbaux entre soignant et patient lors de la distribution des CNO. Au total, 221 observations ont été réalisées, dans 5 services hospitaliers. Au cours d’une seconde phase, 41 patients ont été interrogés dans le cadre d’un entretien semi-directif (61 % de femmes ; 65–94 ans ; âge moyen : 79 ans). Des questions ouvertes et fermées portaient sur la représentation « A quoi sert ce produit ? », plusieurs réponses étaient possibles. La phase d’observation a montré que dans 84 % des cas, le CNO est apporté au patient sans aucune référence verbale au produit. Ainsi, le CNO est posé sur le plateau du petit-déjeuner ou déposé dans la chambre lors des collations sans aucun mot permettant au patient de repérer le CNO comme un élément distinctif des aliments qui composent le plateau. De même, dans 74 % des observations réalisées, le CNO était ramassé sans interroger le patient sur sa consommation. Au cours de la phase d’enquête, 66 % des patients ont déclaré ne pas avoir reçu d’information sur le CNO. Pour les patients, le CNO est un ‘complément alimentaire’ (71 %) qui permet de ‘compléter/rééquilibrer l’alimentation’ (39 %) ou ‘d’aller mieux’ (34 %). Seuls 29 % des participants l’associent à une perte d’appétit, de poids ou à la dénutrition. Enfin, 27 % des patients ne savent pas du tout à quoi sert ce produit. Notre étude souligne le manque d’information donnée au patient concernant les objectifs thérapeutiques et les bénéfices cliniques attendus des CNO, ce qui peut au moins partiellement expliquer la faible observance associée à ces produits. Le moment de la distribution devrait être un moment clé permettant la diffusion de ces informations.
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