Survenue de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin de novo nn anti-interleukine 17 : une éventualité rare - résultats finaux de l’étude cas-témoins MISSIL

2020; Elsevier BV; Volume: 87; Linguagem: Francês

10.1016/j.rhum.2020.10.173

ISSN

1768-3130

Autores

Jean-Guillaume Letarouilly, Benjamin Pariente, Thao Pham, Adeline Piérache, E. Acquacalda, Béatrice Banneville, S. Barbarot, Pauline Baudart, Elena Bauer, P Claudepierre, Arnaud Constantin, Emmanuelle Dernis, Renaud Felten, Philippe Gaudin, C. Girard, Bruno Gombert, P. Goupille, Xavier Guennoc, I. Henry Desailly, D. Jullien, E. Karimova, S. Lanot, Divino Le, Tristan Pascart, Laurianne Plastaras, Nathalie Sultan-Bichat, X. Truchet, S. Varin, Daniel Wendling, Louise Gaboriau, D. Staumont‐Sallé, Laurent Peyrin‐Biroulet, R.M. Flipo,

Tópico(s)

Eosinophilic Esophagitis

Resumo

La question de la survenue de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) de novo (MICI-DN) sous inhibiteurs de l’interleukine 17 (anti-IL 17) a été soulevée à partir des données des essais pivots. Les objectifs principaux de l’étude MISSIL (Maladies Inflammatoires chroniques de l’Intestin SouS anti-IL 17) étaient de décrire les cas de MICI-DN sous anti-IL17 en France, d’identifier d’éventuels facteurs de risque et d’évaluer l’incidence des MICI-DN chez les patients (pts) sous anti-IL 17 en France. Un registre national collectant les cas de MICI-DN chez les pts sous anti-IL 17 a été mis en place entre 2016 et 2019 sous l’égide du CRI, du GETAID et de ResoPso. Une étude cas-témoins a été réalisée avec 2 témoins appariés sur l’âge (±8 ans), le sexe et la pathologie. Les comparaisons des cas aux témoins ont été réalisées grâce à des modèles linéaires mixtes généralisés. Une régression logistique conditionnelle a été utilisée en cas d’échec de la convergence des modèles linéaires mixes en incluant les blocs appariés comme effet aléatoire. Les taux d’incidence annuels de MICI-DN (en 100 pts-années [PA]) ont été calculés à partir du nombre de cas annuels déclarés de MICI-DN au numérateur, et le nombre annuel de PA sous anti-IL 17 (chiffres fournis par l’industrie pharmaceutique) au dénominateur. 31 cas de MICI-DN sous sécukinumab (SEK) ont été recueillis entre janvier 2016 et décembre 2019 : 27 pts ayant une spondyloarthrite et 4 ayant un psoriasis. Aucun cas n’a été déclaré sous ixékizumab. L’âge moyen était de 49,2 ± 14,6 ans. 14/31 étaient des femmes, 10/25 avaient une sacro-iliite radiographique (SI-Rx) et 15/25 une sacro-iliite IRM (SI-IRM). Seuls 4 pts étaient naïfs de biothérapies. Le délai médian de survenue des symptômes de MICI-DN était de 4,0 (1,5-7,5) mois après initiation du SEK. Les symptômes principaux étaient la diarrhée et la perte de poids. La CRP médiane à la survenue des symptômes était de 68,0 (34,0-177,5) mg/L. Les traitements reçus après arrêt du SEK (chez tous les pts) étaient : une corticothérapie chez 19 pts, un anti-TNFα chez 21 pts, l’ustékinumab chez 7 pts et la colectomie chez 2 pts, 3 pts ayant reçu plusieurs biothérapies. L’évolution était favorable pour 29/31 pts avec une rémission (17/31), une amélioration (7/31) ou une stabilisation (5/31), 2 pts étant décédés : un infarctus massif du myocarde dans un contexte de dénutrition majeure liée à la MICI-DN et décès des suites de la colectomie. L’incidence des MICI-DN était calculée à 0,69 % (7/1010) en 2016, de 0,23 % (11/4704) en 2017, 0,11 % (7/6550) en 2018 et 0,08 % (6/7951) en 2019. Dans l’étude cas-témoins, la présence d’une SI-RX (OR = 0,65, IC95 % 0,45-0,94, p = 0,022), un antécédent de traitement par étanercept (ETN) (OR = 0,33, IC95 % 0,14-0,80, p = 0,014) et un nombre élevé de lignes de biothérapies antérieures (OR = 0,57, IC95 % 0,36-0,92, p = 0,021) étaient significativement associés à une moindre survenue de MICI-DN. L’association avec une SI-IRM tendait à la significativité (OR= 0,62, IC95 % 0,38-1,02, p = 0,059). Dans cette étude nationale de vraie vie, la survenue d’une MICI-DN sous anti-IL 17 est rare, avec une incidence faible, proche de celle rapportée dans la littérature pour des patients atteints de spondyloarthrite et non traités par anti-IL 17 (0,2 %) [1]. De plus cette incidence annuelle diminue régulièrement de 2016 à 2019. Dans l’étude cas-témoins, la présence d’un antécédent de traitement par ETN peut être un facteur confondant (ETN prescrit souvent chez des pts pour lesquels une MICI associée a été éliminée).

Referência(s)
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