Artigo Revisado por pares

Les épidermolyses bulleuses jonctionnelles par mutations des intégrines α6β4 : série multicentrique

2020; Elsevier BV; Volume: 147; Issue: 12 Linguagem: Francês

10.1016/j.annder.2020.09.129

ISSN

2214-5451

Autores

J. Bonigen, C. Chiavérini, May El Hachem, Stéphanie Leclerc‐Mercier, J.-M. Rosenthal, A.‐C. Bursztejn, S. Hadj‐Rabia, C. Bodemer,

Tópico(s)

Cell Adhesion Molecules Research

Resumo

Les épidermolyses bulleuses jonctionnelles (EBJ) sont un groupe d’épidermolyses bulleuses héréditaires caractérisées par un clivage au sein de la lamina lucida. L’EBJ par mutation des intégrines α6 ou β4, de transmission autosomique récessive et caractérisée par l’association d’une atrésie du pylore, résulte de mutations bialléliques des gènes ITGA6 ou ITGB4 codant pour chacune des 2 sous unités des intégrines α6β4. Une centaine de cas est rapportée. L’objectif était de caractériser les manifestations cliniques et paracliniques de patients atteints. Étude rétrospective observationnelle multicentrique incluant les patients dont les mutations ont été identifiées dans les centres de Nice, Paris et Rome. Douze patients ont été inclus (7 garçons) : mutations ITGB4, n = 11 et ITGA6, n = 1. Étaient notées : un hydramnios n = 9, une prématurité n = 6 et un décès après sepsis n = 4 [1 ;16mois]. L’atteinte cutanée, constatée dès les premiers jours de vie et de sévérité variable avec des formes généralisées n = 8 ou localisées n = 4, une atteinte muqueuse n = 9 et unguéale n = 5 s’améliorait avec l’âge, parfois totalement à l’âge de 1 an, n = 1. Neuf patients (75 %) ont rapidement été opérés d’une atrésie du pylore. D’autres signes digestifs étaient décrits : un RGO n = 3, une gastrite, une oesophagite, des douleurs abdominales récurrentes n = 6 et des diarrhées n = 4. Huit patients (67 %) présentaient une atteinte urinaire de sévérité variable diagnostiquée entre 2 mois et 41 ans : hématurie n = 8, obstruction des voies urinaires n = 7 ou tubulopathie n = 1 traitée avec succès par corticothérapie générale puis azathioprine dans un cas. Une biopsie vésicale réalisée chez une patiente montrait un défaut de marquage de l’intégrine β4 tout comme une biopsie digestive chez un patient ayant des diarrhées incoercibles. Deux patients ont présenté des troubles du développement psychomoteur. Notre série permet de : souligner des caractéristiques phénotypiques peu mentionnées : la prématurité (sans hydramnios chez une patiente), des troubles du développement psychomoteur, des signes digestifs autres que l’atrésie du pylore dont certains apparaissant spécifiques. Ces manifestations peuvent être en partie expliquées par des poussées bulleuses et/ou inflammatoires ; confirmer l’amélioration cutanée avec l’âge, l’inconstance de l’atrésie digestive et surtout les manifestations urologiques de prise en charge complexe pour lesquelles le risque de provoquer des lésions lors des examens complémentaires doit être pris en compte par les urologues. Les formes cliniquement les moins sévères semblent associées à une protéine dont seule la partie C terminale est tronquée. Les patients atteints d’EBJ par mutations des intégrines α6β4 ont des manifestations cutanées, digestives et urinaires spécifiques. Leur prise en charge est celle d’une maladie systémique de pronostic variable surtout en période néonatale.

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