Artigo Revisado por pares

The Colonial Fortune in Contemporary Fiction in French by Oana Panaïté

2019; American Association of Teachers of French; Volume: 92; Issue: 4 Linguagem: Francês

10.1353/tfr.2019.0302

ISSN

2329-7131

Autores

Anne Cirella-Urrutia,

Tópico(s)

Caribbean and African Literature and Culture

Resumo

Reviewed by: The Colonial Fortune in Contemporary Fiction in French by Oana Panaïté Anne Cirella-Urrutia Panaïté, Oana. The Colonial Fortune in Contemporary Fiction in French. Liverpool UP, 2017. ISBN 978-1-78694-029-2. Pp. viii + 206. Sous la désignation de "fortune coloniale" créée par Gerard Aching, Panaïté franchit les limitations binaires entre colonialisme et post-colonialisme et fonde une nouvelle catégorie qui mêle les notions de destinée, fortune, hasard et prospérité (3). Suivant une approche para-coloniale établie sur une configuration à la fois rhétorique, narrative et esthétique, les œuvres étudiées puisent leurs sources lexicales à partir de "tropes coloniaux", y compris l'aventure, les vicissitudes, le bonheur, l'engagement et l'hérédité. Ces tropes nous conduisent à ré-imaginer ce que Water Mignolo nomme "la pensée frontière" (26), où le sujet colonial se trouve à la périphérie. Dans un premier temps, Panaïté interroge la thématique du départ chez Paule Constant, Pierre Michon, Claude Simon et Tierno Monénembo et les stratégies rhétoriques et stylistiques mises en marche. Si Michon et Constant représentent l'imaginaire colonial par l'existence de reliques magiques (un paquet de lettres et un sac de grains de café transmis de générations en générations), Simon et Monénembo réécrivent le roman historiographique. Ces formes de contact et d'interaction sont élargies au champ de l'écocritique postcoloniale dans des "fictions de vocation" (63). Le paysage devient le locus de l'œuvre révélant ainsi les géographies non territoriales et les forces naturelles (humaines et non humaines) dans Ormerod (2003) d'Édouard Glissant et Révolutions [End Page 208] (2003) de Jean-Marie Le Clézio. Dans un deuxième temps, Panaïté examine un corpus d'œuvres de fiction qui relient l'Afrique et l'Europe. Les romans Le soleil des Scorta (2003) de Laurent Gaudé, Désert (1980) et L'Africain (2004) de Jean-Marie Le Clézio et Il faut beaucoup aimer les hommes (2012) de Marie Darrieussecq soulignent la part de l'auteur qui se réclame africain. Panaïté achève cette partie avec l'étude comparée de Mon cœur à l'étroit (2007) et Ladivine (2013) de Marie NDiaye, qui brossent le portrait de quatre protagonistes féminines africaines mises à l'épreuve et expriment leur difficulté de s'accepter. Dans un troisième temps, Panaïté aborde la notion de "mélancolie postcoloniale" conçue par Paul Gilroy (141). Au destin des familles pieds-noirs, elle agrège celui de Maurice Calmein et Christiane Lacoste-Adrover dans Dis, c'était comment, l'Algérie française? (2002) et celui de Marie-Jeanne Rey dans Mémoires d'une écorchée vive (1987) où l'auteure, âgée de 16 ans en 1954, va vivre dans Alger le calvaire des pieds-noirs rejetés par les métropolitains qui leur déclinent le droit de vivre sur leur terre natale. Au devenir de la communauté pied-noir, Panaïté lie celui des Harkis que décrit Fatima Besnaci-Lancou dans Fille de Harki (2003), unissant la biographie de son père à des témoignages inédits dans Treize chibanis harkis (2003) et Nos mères, paroles blessées: une autre histoire de harkis (2006). Finalement, Panaïté joint le parcours intime que Leïla Sebbar, auteure franco-algérienne, décrit dans Je ne parle pas la langue de mon père (2003) et dans son recueil de témoignages intitulé C'était leur France: en Algérie, avant l'Indépendance (2007). Panaïté couronne son fin travail d'analyse de cette nouvelle entité rhétorique et thématique d'une bibliographie succincte d'œuvres primaires (françaises et francophones) et critiques. Anne Cirella-Urrutia Huston-Tillotson University (TX) Copyright © 2019 American Association of Teachers of French

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