Le 21e festival du film français de Richmond
2013; American Association of Teachers of French; Volume: 87; Issue: 2 Linguagem: Francês
10.1353/tfr.2013.0310
ISSN2329-7131
Autores Tópico(s)Cultural Insights and Digital Impacts
ResumoReviews 213 par Philippe Isard et Simon Michaël, le scénario glisse quelques bons mots sans jamais tomber dans l’excès de la surécriture. Roschdy Zem, magistral, se met au service d’un personnage ambigu qu’il fait osciller du froid au chaleureux, du sympathique à l’inquiétant, du calme à la violence. Sous son regard faussement perçant (Weiss avoue à Deray qu’il “n’y voit plus rien”) défilent de convaincants habitués des fictions criminelles de Canal+ (Grégory Fitoussi d’Engrenages, Samuel Le Bihan,Alain Figlarz et Sophie Broustal de Braquo, Michel Ferracci et Frédéric Graziani de Mafiosa) ainsi que les trop rares Gérald Laroche et Richard Bohringer. Le réalisateur adopte un dispositif de mise en scène à la fois simple, précis et efficace: la caméra suit chacun des gestes de Simon, souvent scotchée à sa nuque, si bien que le spectateur ne se voit jamais offrir le recul qui lui permettrait d’envisager l’intrigue de façon plus objective. Rarement bien maîtrisé, le numérique frappe ici par la profondeur des noirs et les contrastes saisissants que lui donne le chef opérateur, Jérôme Alméras, alors que bien des scènes ne sont pas éclairées. L’errance nocturne, l’atmosphère souvent irréelle et l’élégance de la photographie ne sont pas sans rappeler le Collateral de Michael Mann (maître incontesté de l’outil numérique à Hollywood). La comparaison est d’autant plus flatteuse qu’Une nuit, fait suffisamment rare dans le cinéma de genre pour être souligné, est produit indépendamment par Manuel Munz. Villanova University (PA) François Massonnat Le 21e festival du film français de Richmond, 21–24 mars 2013 . Le festival 2013 proposait une belle sélection de courts et longs métrages suivis de discussions avec les quelque cinquante membres de la délégation française regroupés autour de Josiane Balasko, une habituée de l’événement. Il y avait aussi une classe de maître sur Bertrand Tavernier et une conférence du directeur général de la Fémis. Nouveauté cette année, le documentaire d’ouverture, Avoir 20 ans à Richmond, était coréalisé par des étudiants de la Fémis et de VCU. La plupart des longs métrages, sortis en 2012 (sauf indication contraire), étaient des drames ou des comédies traitant de situations personnelles. Plusieurs exploraient la passion au sens large. Sport de filles (Patricia Mazuy) montre la détermination de Gracieuse (Marina Hands) à se faire une place dans le monde très hiérarchisé de l’équitation , représenté par Josiane Balasko en propriétaire de haras. La cinématographie rend bien l’obsession de Gracieuse, l’osmose entre femme et cheval, et la beauté des scènes de dressage. Dans l’adaptation Un soir au club (Jean Achache, 2009), le protagoniste est un ancien pianiste de jazz à la réputation internationale qui, dix ans plus tôt, a gagné son combat contre les deux démons de l’alcool et du jazz. Mais sa passion le reprend, avec des conséquences tragiques, lorsqu’il se retrouve par hasard dans un club de jazz à Brest. Bienvenue parmi nous (Jean Becker) et Renoir (Gilles Bourdos, 2013), plus mémorable, mettent en scène des peintres sur le retour qui renaissent grâce à la rencontre d’une jeune muse.Celle d’Auguste Renoir (Michel Bouquet) est l’indomptable Dédée (Christa Theret, lumineuse), qui lui sert de modèle à partir de 1915. Les scènes artistiques où Auguste la peint lentement, les mains déformées par une polyarthrite, alternent avec le récit des rapports parfois tumultueux entre Dédée et les deux Renoir (elle épousera Jean, le fils, à son retour du front et fera naître sa vocation de cinéaste). Le décor méditerranéen et les jeux de lumière ajoutent à la sensualité du film. La naissance du lien amoureux constituait un autre thème récurrent, traité surtout par trois réalisatrices. Dans leurs premiers longs métrages respectifs, La cerise sur le gâteau...
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