Artigo Revisado por pares

Paris in the Cinema: Beyond the flâneur ed. by Alastair Phillips, and Ginette Vincendeau

2018; American Association of Teachers of French; Volume: 92; Issue: 2 Linguagem: Francês

10.1353/tfr.2018.0081

ISSN

2329-7131

Autores

Khadija Khalifé,

Tópico(s)

Diverse Cultural and Historical Studies

Resumo

Reviewed by: Paris in the Cinema: Beyond the flâneur ed. by Alastair Phillips, and Ginette Vincendeau Khadija Khalifé Phillips, Alastair, and Vincendeau, Ginette, eds. Paris in the Cinema: Beyond the flâneur. Palgrave BFI, 2018. ISBN 978-1-84457-820-7. Pp. 289. Saviez-vous qu'il y a une corrélation entre la distance de la tour Eiffel et la classe sociale telle qu'elle est représentée dans le cinéma français? Que la "Rénovation urbaine"des Trente Glorieuses y est perçue comme une déchéance urbaine? Que Jean-Pierre Jeunet a tourné les scènes parisiennes dans Micmacs à tire-larigot (2009) là où Marcel Carné avait filmé Les portes de la nuit (1946)? Que la "concierge", malgré sa disparition progressive dans la vie réelle, apparaît dans beaucoup de films représentant la classe bourgeoise? L'ouvrage Paris in the cinema fait découvrir des facettes de la capitale au-delà du cliché de la flânerie. La figure du flâneur, un dandy déambulant dans les rues à la recherche de la plénitude, a été popularisée à partir du dix-neuvième siècle grâce aux écrits de Charles Baudelaire et de Walter Benjamin. L'ouvrage compile un entretien avec Jeunet et vingt-deux articles auxquels ont contribué plus d'une vingtaine de spécialistes d'arts et de cinéma. Il se démarque par son approche interdisciplinaire en traitant de lieux, de personnages et de sites rarement associés avec Paris. Ainsi, les films de Jacques Becker, dépourvus de portée touristique, relèvent du témoignage sur le quotidien et l'évolution des personnages dans leurs milieux. De même, les adaptations cinématographiques de A Tale of Two Cities exposent un Paris plutôt sinistre. Certains articles étudient le cinéma des endroits parisiens intérieurs, tels que les caves dans Saint-Germain-des-Prés, les hôtels dans la Nouvelle Vague et les appartements chez François Truffaut. D'autres examinent le cinéma de l'extérieur, mais le plus souvent, celui-ci n'est pas un lieu de flânerie. À titre d'exemples, la rue dans la série de télévision britannique Maigret de Simenon (années 60) est synonyme de crime. Dans Le signe du lion (1959), la santé physique de Pierre se détériore au fil de ses balades dans les arrondissements. Le western Touche pas à la femme blanche (1974), tourné sur le chantier des Halles, dénonce l'exploitation des ouvriers et la destruction des vieux quartiers. Et la marginalisation est un motif récurrent dans les nombreux films sur la banlieue. Du côté des femmes flâneuses, le personnage éponyme de Cléo de 5 à 7 (1962) déconstruit l'image conventionnelle de la flâneuse—celle-ci étant une prostituée, convoitée par l'homme et menacée par l'entourage (131)— puisque Cléo s'épanouit dans ses déplacements dans la ville. Paris se manifeste à travers une profusion de films français et étrangers (en particulier les comédies romantiques américaines), et son visage authentique est préservé grâce aux vidéos personnelles rassemblées dans le"Forum des images". La quatrième de couverture souligne la valeur [End Page 220] documentaire du livre qui constitue "a major archive of French cultural history and memory". De fait, l'ouvrage ne tire pas seulement de l'oubli des centaines de films, il ressuscite surtout le passé de Paris qui se réapproprie son patrimoine culturel. Khadija Khalifé University of Portland (OR) Copyright © 2018 American Association of Teachers of French

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