Pierre Riché (1921-2019)
2019; CESCM; Issue: 247 Linguagem: Francês
10.4000/ccm.4932
ISSN2119-1026
Autores ResumoPierre Riché nous a quittés le 6 mai 2019 ; il avait 97 ans.Avec lui disparaît un grand spécialiste du haut Moyen Âge mais aussi un universitaire écouté et respecté, un de ceux dont l'audience internationale a été la plus forte.Il était né à Paris en octobre 1921 dans une famille aux revenus modestes.Il passa son enfance à Marlyle-Roi dans la banlieue ouest.Si son père travaillait dans une entreprise privée, sa famille comptait plusieurs enseignants.Sa mère, elle-même institutrice, avait renoncé à l'enseignement pour élever ses trois enfants.Bon élève, il reçut une bourse pour aller faire son secondaire au lycée Condorcet : de là il passa au lycée Janson de Sailly quand ses parents vinrent s'installer à Paris.Il manifesta toujours beaucoup de reconnaissance à ses maîtres de l'enseignement public.Il apprécia tout particulièrement ses professeurs de français qui lui donnèrent le goût de la lecture -P.Riché fut un lecteur passionné de Balzac.Au cours de l'été 40, l'exode de la famille dans le sud-ouest fut bref.Mais il revint vite à Paris où il passa brillamment son bac de philosophie en 1941.Suivirent ensuite deux ans en classe préparatoire à Henri IV qui lui parurent quelque peu pesants.Il se sentit plus à son aise à la Sorbonne où il acheva sa licence d'histoire.Les temps étaient durs, le pain rationné, la viande rare, mais ces années furent aussi des années décisives dans sa formation.L'adhésion à la Jeunesse étudiante chrétienne, la fréquentation d'un groupe d'étudiants catholiques, le rapprocha d'une pratique religieuse qui avait été jusque-là irrégulière.Parmi les prêtres qui l'ont marqué à cette époque, il faut mentionner le père Rupp qui joua un rôle important dans le développement du scoutisme, le père Daniélou qui allait participer à la fondation des Sources chrétiennes au Cerf.Après la Libération, il suivit régulièrement les conférences du centre Richelieu qui venait de se créer et s'investit beaucoup dans le scoutisme.En 1945, il s'orienta vers le Moyen Âge en préparant un diplôme sur saint Bernard sous la direction de Louis Halphen qui venait de sortir de la clandestinité, choix un peu étonnant quand on connaît le côté combatif du fondateur de Clairvaux, mais qu'il justifiait par le côté réformateur et mystique de Bernard.Il resta fidèle à saint Bernard toute sa vie, publiant même une Petite vie de saint Bernard.Il fut reçu à l'agrégation en 1948 et choisit comme premier poste Constantine en Algérie plutôt que Mont-de-Marsan.Ce choix s'explique sans doute par la volonté de découvrir de nouveaux horizons après les années de guerre.Il voulut connaître le pays et le parcourt de l'est à l'ouest ; il devait faire ensuite un constat sévère de la situation coloniale.(cl.Noël-Yves tonnerre).
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