Artigo Revisado por pares

Hors normes réal. par Olivier Nakache, Éric Toledano

2021; American Association of Teachers of French; Volume: 94; Issue: 3 Linguagem: Francês

10.1353/tfr.2021.0090

ISSN

2329-7131

Autores

Marius Conceatu,

Tópico(s)

Health, Medicine and Society

Resumo

Reviewed by: Hors normes réal. par Olivier Nakache, Éric Toledano Marius Conceatu Nakache, Olivier, et Éric Toledano, réal. Hors normes. Int. Vincent Cassel, Reda Kateb, Hélène Vincent. Quad, 2019. Les noms des réalisateurs rappellent peut-être Intouchables (2012), qui avait fait un tabac en France, mais aussi aux États-Unis, où il est devenu le septième plus populaire film français de tous les temps. Tout en marquant un écart narratif et tonal par rapport à ce gros succès, Hors normes invite les comparaisons. D'abord, c'est un autre "buddy movie". Bruno (Vincent Cassel) et son association parisienne récupèrent les jeunes souffrant de handicaps mentaux sévères que les services de soins de santé refusent ou rejettent. Il fait équipe avec l'organisme de Malik (Reda Kateb). Grâce à leur système, "un pour un—un référent pour un enfant", les jeunes "de quartier" que Malik recrute parmi les délinquants et les cas sociaux difficiles sont formés à accompagner les enfants que le système public renvoie volontiers à Bruno. La structure thématique est un autre trait commun avec Intouchables: après avoir raconté l'histoire d'un tétraplégique assisté par un jeune homme marginalisé, Nakache et Toledano reviennent vers ce binôme où le malade (mental, cette fois-ci) allie sa mauvaise fortune avec une personne en difficulté socio-économico-familiale. En outre, les scénarios des deux films sont inspirés de faits réels—et c'est là qu'Hors normes commence son parcours indépendant. Bien plus qu'une histoire de potes propulsée par les très forts Cassel et Kateb, c'est un film où la distribution toute entière est éclairée de tous feux. Certains des enfants accompagnés sont d'ailleurs des acteurs amateurs qui vivent avec l'autisme et d'autres troubles neuropsychiques. L'humour qui ponctuait presque chaque scène dans Intouchables est presque entièrement absent de ce film à atmosphère glauque et lourde. Dans les seuls moments de détente, le célibataire Bruno tâche d'avoir une vie sociale. On rit quand il interrompt, à plusieurs reprises, un premier rendez-vous avec une femme après un appel lui annonçant une nouvelle crise liée à un des enfants dans sa garde. Lui qui sait s'y prendre à merveille même avec les [End Page 300] plus problématiques ou les plus violents perd ses moyens et devient comiquement incohérent en conversant agréablement avec une femme. L'intrigue est le fruit d'observations directes menées par les scénaristes-réalisateurs qui ont assisté aux activités de Stéphane Benhamou et Daoud Tatou (les vrais Bruno et Malik). Il y a une volonté marquée de ne pas prendre de la distance narrative ou de romancer, au profit de la précision et de l'authenticité presque documentaires. L'inspection générale des affaires sociales a été alertée au fait que Bruno et son association manquent d'autorisation et de qualifications et donc ne se conforment pas aux exigences du ministère de la Santé. Mais le drame le plus passionnant n'est pas dans ce conflit, esquissé avec des touches trop péniblement noires et blanches, ou dans sa résolution, qui n'est pas sans effet émotionnel. Le film brille lorsqu'il permet aux marginaux—rejetés du système des soins de santé et déshérités du système socio-économico-éducatif—d'interagir. Les humanitaires qui donnent une chance aux uns et aux autres, souvent au détriment de leur propre fortune, vivent eux aussi, à leur propre manière, hors normes. Marius Conceatu Hampden-Sydney College (VA) Copyright © 2021 American Association of Teachers of French

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