Phantom Boy par Jean-Loup Felicioli, Alain Gagnol
2017; American Association of Teachers of French; Volume: 90; Issue: 4 Linguagem: Francês
10.1353/tfr.2017.0215
ISSN2329-7131
Autores Tópico(s)Aging, Elder Care, and Social Issues
ResumoReviews 215 la langue française non seulement renforce le fossé intergénérationnel, mais rend d’autant plus difficile son intégration à la société. Ainsi, afin de mieux saisir la complexité de ce personnage très peu vu au cinéma, Faucon choisit de mettre l’accent sur la langue et non sur le voile ou la religion de Fatima. La mise en scène est sobre et fluide. Faucon prend son temps, résiste au pathos, et mise de bout en bout sur la simplicité. Seule la conclusion du film revêt un petit air de Pursuit of Happyness (Muccino, 2006) lorsque Fatima revient seule au tableau des résultats des examens de première année de médecine et parvient à identifier le nom de sa fille. La fierté ressentie et la discrétion de son sourire suscitent une certaine admiration pour cette figure féminine réservée, cette “héroïne du quotidien” selon Faucon, dont la présence mérite bien sa place au cinéma. DePauw University (IN) Cheira Belguellaoui Felicioli, Jean-Loup, et Alain Gagnol, réal. Phantom Boy. Int. Audrey Tautou, Édouard Baer, Jean-Pierre Marielle, Jackie Berroyer. GKids, 2016. . New York, Léo a onze ans. Il lutte contre une maladie grave qui le laisse sans cheveux. Sa famille le soutient mais sa santé décline. Léo a aussi un don extraordinaire: capable de s’extraire de son corps affaibli sous la forme d’un fantôme, il vole librement et traverse les murs. Cette capacité secrète est au cœur de l’intrigue: il s’agit de sauver New York d’un grand criminel, “l’homme au visage cassé”. Un jeune inspecteur de police (Alex) et une journaliste ambitieuse (Marie Delaunay) assistent Léo. Le thème du handicap lie les personnages de Léo et d’Alex: comme James Stewart dans Fenêtre sur cour, le jeune inspecteur, une jambe cassée, est en chaise roulante, ignoré de ses supérieurs suite à ses maladresses répétées. Quand Léo, qui souhaite devenir policier, veut se lier d’amitié avec Alex, celui-ci le repousse avant de se rendre compte du talent spécial de Léo. Alex, qui est amoureux de Marie, décide d’utiliser les pouvoirs de Léo pour observer son amie quand celle-ci se met en danger pour obtenir un scoop sur l’homme au visage cassé. Les trois héros réussissent à contrecarrer les plans du grand vilain assisté par deux bandits maladroits et un chien mal léché (rappelant les personnages et l’humour d’Une vie de chat). Les personnages principaux sont poussés à leurs limites et se transforment: Alex, qui d’abord ne s’intéresse pas aux enfants, développe finalement une amitié fraternelle et un sentiment parental de responsabilité pour Léo; Marie, d’abord motivée par l’ambition et l’égoïsme, risque sa vie pour contrecarrer les plans du méchant. Léo, quant à lui, confronte sa propre disparition, figurée dans le film par la dissolution de sa personnalité fantôme, et devient le héros de l’histoire en sauvant Marie. Le personnage à qui le film refuse la possibilité de se métamorphoser est le méchant: celui-ci tente en vain de raconter l’histoire de son visage cassé, on l’interrompt systématiquement—son visage à l’apparence extraordinaire en fait une version cubiste du personnage du Joker et rappelle Le tableau de Laguionie. Le mystère qui entoure ce personnage incite le spectateur à explorer cette lacune narrative par un travail imaginaire qui prolonge le visionnement du film. On peut lire ce film comme une histoire de bandits et de super-héros—il tente de légitimer sa place dans ce canon en multipliant les référence aux classiques du genre—ou le lire comme une histoire de lutte contre la maladie où le film offre à Léo, du moins allégoriquement, la possibilité de guérir et grandir; les thèmes de l’enfermement et de l’imagination libératrice le rapprochent du film Le scaphandre et le papillon. Les grandes émotions du...
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