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Deux jours, une nuit par Jean-Pierre Dardenne, Luc

2016; American Association of Teachers of French; Volume: 89; Issue: 4 Linguagem: Francês

10.1353/tfr.2016.0125

2329-7131

François Massonnat,

Cultural Insights and Digital Impacts

Reviews 199 whereby images are captured on film and projected on screen. This attention to form as well as content is one of the strengths of this work.While its intricacies may be a lot for non-specialists to absorb, it is worth the effort for anyone interested in the cinema of Resnais or the theme of memory and film. University of the Cumberlands (KY) Laura Dennis Dardenne, Jean-Pierre et Luc, réal. Deux jours, une nuit. Int. Marion Cotillard, Fabrizio Rongione. Fleuve, 2014. Comme son titre l’indique, le dernier film des frères Dardenne suit Sandra deux jours et une nuit durant, qui doit convaincre ses seize collègues de voter pour son maintien au sein de l’entreprise. Tâche difficile, car voter ainsi leur en coûtera: maintenir la jeune mère de deux enfants dans ses fonctions, cela veut dire pour eux renoncer à une prime de mille euros promise par leur patron. Émérites découvreurs de talents (Olivier Gourmet, Jérémie Renier, Émilie Dequenne), les frères Dardenne donnaient pour la première fois dans Le gamin au vélo (2011) le rôle principal à une star du cinéma français, l’actrice (belge) Cécile de France. Le choix de Marion Cotillard comme interprète de Deux jours, une nuit suggère qu’ils amorçaient là une nouvelle phase dans leur œuvre.Assurément, travailler avec des actrices de renom (international pour ce qui est de Cotillard) leur donne une visibilité supérieure à celle que pouvaient jusqu’alors leur offrir des castings d’amateurs et de débutants aussi talentueux qu’anonymes . Ce tournant s’accompagnait dans Le gamin au vélo d’une photographie plus lumineuse qui contrastait avec les couleurs résolument ternes dont les Dardenne paraient systématiquement Seraing. Filmé dans la lumière chaude d’un été belge, Deux jours, une nuit confirme que les réalisateurs explorent de nouvelles pistes, sans que l’on sache encore s’il s’agit là d’une tendance imposée par la difficulté de trouver des financements, ou d’une parenthèse. Toutefois, cette nouveauté ne s’apparente pas pour autant à une rupture. De fait, le film perpétue le réalisme cher aux auteurs et n’altère en rien la bienveillance du regard qu’ils portent sur des personnages en souffrance. Le délitement social engendré par un capitalisme impitoyable a toujours cours, et chacun se trouve livré à soi-même, obligé de défendre bec et ongles ses intérêts avant de pouvoir se soucier du bien collectif. Ce constat, la structure du film le rend cruellement palpable. De fait, Sandra se déplace, en bus ou en voiture, pour sonner à la porte de chaque collègue, pour plaider sa cause, pour convaincre chacun de renoncer à une somme ô combien salutaire en cette période de vaches maigres.Audacieux pari que de soumettre à son regard sans lasser le spectateur chaque tentative, chaque discussion. Ce mécanisme narratif basé sur la répétition ad nauseam d’une scène à peine différente de la précédente dans son contenu, le film le transcende à travers le renouvellement permanent de la mise en scène. L’épuisement qu’éprouve Sandra à force de tentatives souvent stériles rejaillit sur le spectateur, nourrit l’empathie sans recours au pathos. Si Deux jours, une nuit n’atteint pas la perfection formelle et la tension émotionnelle de Rosetta (1999) ou du Fils (2001), il perpétue néanmoins l’exigence stylistique et morale de réalisateurs parmi les plus importants du cinéma contemporain. Villanova University (PA) François Massonnat Godard, Jean-Luc, réal. Adieu au langage. Int. Héloïse Godet, Kamel Abdeli. Wild Bunch, 2014. Celui qui a souvent critiqué les cinéastes français pour leur manque d’originalité nous livre un scénario certes original mais surtout très mystérieux. Parmi les personnages , un couple qui se déchire: une femme mariée et un homme libre. Le thème de l’inégalité entre les sexes se retrouve tout au long du film, qui aborde des sujets comme le féminisme ou encore...