Un hiver à Paris par Jean-Philippe Blondel
2016; American Association of Teachers of French; Volume: 89; Issue: 3 Linguagem: Francês
10.1353/tfr.2016.0333
ISSN2329-7131
Autores Tópico(s)Historical Studies and Socio-cultural Analysis
ResumoReviews 257 Blondel, Jean-Philippe. Un hiver à Paris. Paris: Buchet-Chastel, 2015. ISBN 978-2283 -02694-6. Pp. 268. 15 a. “Connard”, avait lancé l’étudiant avant de sauter par-dessus la rambarde, de pousser un dernier cri et de s’écraser dans le cloître d’un prestigieux établissement scolaire parisien. Nous sommes en 1984 et Blondel nous fait pénétrer dans le monde impitoyable des classes préparatoires où la sélection se fait naturellement, quelquefois par abandon, plus rarement par maladie, exceptionnellement par suicide. C’est ce choix qu’a pourtant fait Mathieu Lestaing, dont le geste fait paradoxalement exister Victor, le narrateur, son “ami” puisqu’ils avaient échangé quelques mots en fumant une cigarette ensemble.Après la fascination devant le corps et l’anesthésie éprouvée les jours suivants, Victor déambule comme un électron libre, affranchi des dissertations de lettres et des versions latines, réceptif aux autres qui, pour la première fois, s’ouvrent à lui: la voisine de table de Mathieu, Rialto le premier de classe qui ne peut articuler plus qu’un simple “C’est atroce” (64) et surtout le père du défunt, Patrick Lestaing, dont la lettre, trente ans plus tard, a fait remonter à la surface un souvenir et des images jamais effacés. Le récit que fait Victor, devenu professeur d’anglais et romancier comme Blondel, pourrait être la réponse du jeune khâgneux au sujet du concours de fin d’année:“[D]isserter sur le rapport entre la vie et l’œuvre d’un écrivain”(257). Blondel présente avec finesse le rapport qui s’établit entre ces père et fils de substitution, étrangers mais intimes, afin de pouvoir passer cette épreuve. Il dit les questions et l’incompréhension qui accompagnent le suicide, l’impossibilité d’y répondre (traduite au niveau stylistique par les blancs qui suivent une question avant que la scène ne se poursuive au paragraphe suivant), les euphémismes qui recouvrent ce tabou, la culpabilité ressentie par les uns et les autres (élèves, parents, même le prof sadique dont Mathieu avait brutalement quitté le cours), la peur de sauter que Victor ressent et que l’écriture vient enrayer, comme ce roman,“saut dans le vide, dans le tissu fuyant des souvenirs” (267). Trente ans après les faits, alors que le cri de son condisciple le réveille encore régulièrement la nuit, Blondel fait avec brio et émotion contenue son deuil après suicide. Eastern Connecticut State University Michèle Bacholle-Bošković Bonnefoy,Yves. La Grande Ourse, suivi de Dedans, dehors? Paris: Galilée, 2015. ISBN 978-2-7186-0919-5. Pp. 48. 14 a. One way to describe Bonnefoy’s recent poetry collections is in terms of simplicity and complexity. They have been relatively short and modest in scope, somewhat fragmented and inward-turned, yet their contextual backdrop remains his generous, far-reaching œuvre, including its strong influence on postwar French thought. They explore memory through image and rhythm, situation and sound, but their driving ...
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