Artigo Revisado por pares

La vie est un choix by Yves Boisset

2012; American Association of Teachers of French; Volume: 86; Issue: 2 Linguagem: Francês

10.1353/tfr.2012.0082

ISSN

2329-7131

Autores

François Massonnat,

Tópico(s)

French Historical and Cultural Studies

Resumo

Boisset, Yves. La vie est un choix. Paris: Plon, 2011. ISBN 2-259-21312-X. Pp. 384. 21 a. Figure de proue de ce qu’on a coutume d’appeler la “fiction de gauche”, Boisset revient, à soixante-dix ans passés, sur une vie et un parcours cinématographique aux allures romanesques. S’il est bien difficile de vanter les vertus littéraires de cette autobiographie au titre pompeux, les amateurs d’anecdotes en tout genre prendront néanmoins plaisir à sa lecture. Ceux qui souhaiteraient trouver un nouvel éclairage sur la pratique cinématographique de Boisset se trouveront quant à eux frustrés de ne jamais le voir aborder les aspects formels de son œuvre. La vie est un choix retrace le parcours qui conduisit un adolescent au physique de jeune premier, recordman du trois cents mètres (épreuve d’athlétisme tombée depuis en désuétude), à une carrière dans le cinéma. Repéré au hasard d’un casting sauvage, Boisset débute en tant qu’acteur dans un film de René Clément. Son père voyant d’un mauvais œil cette potentielle carrière d’acteur (qui s’avéra au reste bien éphémère), le brillant élève d’hypokhâgne au caractère frondeur fuit le domicile familial et mène de front ses études en classe préparatoire littéraire et une carrière de pigiste pour subvenir à ses besoins. C’est l’inscription sur un coup de tête au concours de l’IDHEC (rebaptisé FEMIS depuis) qui met le jeune homme sur la voie de la réalisation. Les pages consacrées à l’IDHEC donnent une image pour le moins rocambolesque de l’école qu’il quittera avant l’obtention de son diplôme. Son apprentissage du métier, Boisset le doit selon lui à son travail auprès de réalisateurs: Jean-Pierre Melville, Vittorio De Sica, René Clément et Claude Sautet. S’ensuit une série de chapitres qui retracent de manière chronologique la filmographie du réalisateur, au cinéma d’abord, puis à la télévision, où il se trouva cantonné dans les années 90. Chacun égrène les péripéties qui accompagnèrent la production de chaque œuvre et la sortie de quelques-unes. Le livre passe toutefois sous silence la collaboration du réalisateur avec Jean-Patrick Manchette et Sébastien Japrisot dans Folle à tuer. Malheureusement, le récit ne dépasse justement que très rarement le stade de l’anecdote, si bien que la lecture s’avère frustrante. Certes, les passages savoureux ne manquent pas. La rencontre du réalisateur avec un Louis-Ferdinand Céline aussi fasciné par le jeu de Michel Simon qu’il est dégoûté par le musée érotique qui faisait la fierté de l’acteur prête à sourire, tout comme l’admiration de Julien Gracq envers les exploits sportifs d’un Boisset dont le travail cinématographique le laisse de marbre. Les affaires de censure auxquelles l’auteur dut faire face (notamment avec Un condé) auraient pu prêter à une analyse plus fine de la répression étatique envers l’industrie du cinéma et de son corollaire, l’autocensure. Il n’en est hélas rien. Plus décevante encore s’avère l’absence complète de réflexions d’ordre formel. Alors que les réalisateurs de sa génération (Tavernier et Corneau en tête) se prêtent volontiers à évoquer leurs partis-pris techniques et esthétiques, cet aspect du processus de création semble ne jamais préoccuper Boisset. La vie est THE FRENCH REVIEW, Vol. 86, No. 1, December 2012 Printed in U.S.A. REVIEWS Film edited by Michèle Bissière 372 un choix pourrait en effet laisser croire qu’aucune considération esthétique ne préside au travail du réalisateur. Les mauvaises langues affirmeront sans doute que son autobiographie est en cela le fidèle reflet de son œuvre: vivante mais guère inspirée. University of Pennsylvania François Massonnat FALARDEAU, PHILIPPE, réal. Monsieur Lazhar. Int. Mohammed Fellag, Sophie Nélisse, Émilien Néron. micro_scope, 2011...

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