Artigo Revisado por pares

La Puissance des corps by Yann Queffélec

2010; American Association of Teachers of French; Volume: 84; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.1353/tfr.2010.0059

ISSN

2329-7131

Autores

Jacques Laroche,

Tópico(s)

Psychoanalysis and Psychopathology Research

Resumo

personnelles tout au long de quarante-quatre chapitres qui alternent entre la naissance et la vieillesse, la maternité et la solitude, le suicide et la vie, pour ne citer que les plus représentatifs. Il est fort probable que la fragilité psychologique de la narratrice lui soit venue dès sa naissance qui n’était autre qu’un avortement non réalisé. En effet, c’est une enfant non désirée et par conséquent disloquée par les conséquence traumatiques de sa naissance: “Ma blessure se tient avant le souffle de la vie, avant le premier cri [...] ma vie est fondée sur ce vide” (13). Son père n’a jamais été tendre avec elle, et c’est la “famine” en ce qui concerne sa mère, puisque celle-ci ne se comporte pas en tant que telle. Pourtant, cet ouvrage n’est nullement un réglement de comptes ni une vengeance. La narratrice essaie de comprendre et de pardonner afin de tirer des leçons de tous ses maux. Ainsi, malgré les désagréments que la vie lui présente, l’écrivaine trace des conclusions d’une sagesse et d’une lucidité étonnantes: “Je sais que nous ne souffrons pas des faits en eux-mêmes mais seulement des conséquences de leur interprétation” (26). C’est à travers l’écriture que la narratrice se réalise, se sent exister, qu’elle peut se nommer. C’est l’écriture aussi qui lui permet de s’évader de ses douleurs, de se libérer de ses hantises: l’idée du suicide qui la harcèle et la guette, la solitude qui est toujours présente dans sa vie bien qu’elle soit entourée de son mari et de ses deux enfants, ou sa mort qu’elle entrevoit dans un rêve et qu’elle a presque ressentie lors d’un accident en Italie. D’ailleurs, la narratrice, qui croit au mysticisme et au monde extrasensoriel, affirme que “la mort est le plus grands des plaisirs, c’est pour ça qu’on la garde pour la fin” (71). En fait, l’écriture aide l’écrivaine à vivre. Son écriture est celle de son corps qui va vers la mort et qui se fond avec la terre. Les entrailles de la terre qui sont celles du ventre et du cœur. Avec l’écriture elle fait la paix avec la vie et avec sa vie aussi. La prose est d’une grande élégance. Bien que les chapitres soient extrêmement courts, ils sont chargés de signification et de symbolisme. Avec peu de mots, l’écrivaine émet des réflexions qui donnent à réfléchir car elle nous ramène à notre propre vie avec des sujets éternels qui nous atteignent tous. La maternité en est le meilleur exemple, lorsqu’elle évoque la sienne (qui peut être aussi la nôtre): l’attente, l’arrivée et le corps qui se “referme” après ses tâches créatrices. Dans l’un des deux chapitres consacrés à la maternité, elle dédie à son fils cadet un magnifique poème d’un lyrisme fusionnel et passionnel entre une mère qui attend son enfant et un fils qui “navigue” ses eaux. Selon l’écrivaine, alors que la vieillesse et la mort n’épargnent personne, l’usure des jours vient de la fragmentation et de la dislocation de l’être qui ne peut s’en remettre qu’avec l’écriture, qui est le verbe, “la structure même de [l’]être” (111). L’Usure des jours est le tissage d’une vie avec les fils de la mémoire: “Je suis dans la couture du livre de ma vie” (119). Recousue, il se peut que la blessure lui provoque moins de souffrances. California State University, San Marcos Véronique Anover QUEFFÉLEC, YANN. La Puissance des corps. Paris: Fayard, 2009. ISBN 978-2-213-62767-0. Pp. 276. 19 a. Fils d’un romancier, participant régulier à des débats télévisés, Yann Queffélec, Prix Goncourt 1985 (Les Noces barbares), auteur d’une trentaine de romans depuis 1981, est un romancier populaire confirmé. Son style...

Referência(s)
Altmetric
PlumX