Hallali pour un chasseur par Jean-François Samlong
2016; American Association of Teachers of French; Volume: 90; Issue: 2 Linguagem: Francês
10.1353/tfr.2016.0046
ISSN2329-7131
Autores Tópico(s)Historical and Literary Analyses
Resumoprogressively aware that the speaker is Jules, who was not killed in battle in 1940 as was believed. In fact, he made his way to Mexico where he finally met Augusto and spent his last years together with him and their companion Loreleï. University of Denver James P. Gilroy Samlong, Jean-François. Hallali pour un chasseur. Paris: Gallimard, 2015. ISBN 9782 -07-014986-5. Pp. 300. 19,50 a. Ce roman se déroule sur plusieurs niveaux: il offre une découpe de la société contemporaine réunionnaise en campant la vie de ses protagonistes; il évoque aussi le passé esclavagiste de l’île et met en exergue un racisme qui se prolonge dans les attitudes et le vocabulaire des personnages; finalement, il s’ouvre sur une perspective psychologique, la recherche du pardon et de la rédemption. Son fil conducteur? La chasse et le goût inassouvi de la traque, l’odeur du sang, la proie inerte aux pieds de l’homme. La narratrice d’Hallali pour un chasseur a pour cible Kalla, peut-être une déesse importée de l’Inde, peut-être le fantôme d’une princesse africaine violée et tuée par des blancs à la poursuite de nègres-marrons. Toutes les recherches que le narrateur effectue en préparation à la chasse lui disent que son projet est une folie, que personne n’est jamais revenu de cette poursuite. Très tôt des éléments fantastiques qui défient une chronologie réaliste font irruption, renvoyant surtout aux abus de l’esclavage. Vus par le narrateur, ses compagnons de chasse, soi-disant amis, sont liés par la rivalité, le mépris, la jalousie et leur besoin de tuer sans la nécessité de se nourrir. Ils ne parlent jamais de la cause de leur passion. Le narrateur en vient, quant à lui, à évoquer progressivement sa haine pour son père et son fantasme de tuer cet homme ivrogne et cruel qui, rongé par ses propres démons, punissait son fils. L’amie du narrateur, éprise comme lui de cynégétique, explique que le chasseur et sa proie font un, de sorte que l’homme-fusil tue toujours une part de lui-même; il est victime et bourreau. La chasse à Kalla se termine dans un paroxysme de violence, et seul le narrateur y survit. Samlong ne cherche pas à séparer les éléments“vrais”, fantastiques ou psychologiques. Nous retrouvons le narrateur errant depuis vingt ans sur la plage réunionnaise, accablé par le poids de ses actes, la mort de ses compagnons, et surtout la perte de son amie. Le roman devient alors récit d’introspection et de réconciliation. Une jeune sociologue à la recherche de la vérité sur cette aventure mi-criminelle mi-fantastique, aborde le chasseur une nuit. C’est en lui racontant son histoire qu’il découvre le lien entre la haine du père et l’amour de la chasse. Le récit se raconte donc à l’envers, en scènes de souvenirs, dans le dialogue avec la sociologue qui impose alors son utilité narrative. Le narrateur s’appelle Babel: il est hanté par le besoin d’atteindre le pic de la Sorcière, tanière de Kalla, de l’aborder de face, de dépasser les exploits de tous les autres. Sa folle hantise provoque la chute de tous, et sa séparation de toute conversation humaine. 228 FRENCH REVIEW 90.2 Reviews 229 Les fréquentes parenthèses introduisant souvenirs et réflexions ralentissent l’action, confondent le développement chronologique, interrompent mêmes les crescendo les plus dramatiques de ce riche récit. Independent scholar Suzanne Gasster-Carrierre Seksik, Laurent. L’exercice de la médecine. Paris: Flammarion, 2015. ISBN 978-20813 -4387-0. Pp. 337. 20 a. This novel opens with Léna Kotev, a cancerologist, who is suffering from the“raide ennui de l’existence” (114). Quickly, Seksik pulls us back one hundred and ten years to Pavel Alexandrovitch Kotev, Jewish village doctor in pogrom-threatened Ludichev, in Russia, trying desperately to move medicine into the twentieth century.“Dépositaire de la misère et des splendeurs...
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