Le visiteur aveugle par Jean-Pierre Milovanoff
2015; American Association of Teachers of French; Volume: 88; Issue: 4 Linguagem: Francês
10.1353/tfr.2015.0276
ISSN2329-7131
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ResumoReviews 227 dents sur le chalutier fantôme. La belle et blonde Hélène, jeune enquêtrice d’assurances dont les atours sont très remarqués, repart elle aussi à Paris bredouille mais revient bientôt enquêter sur un acte de sabotage: une charge d’explosifs a fait un trou dans le château du Fleur de Bombay, cargo qui appartient au même armateur que le Scrombus et qui transporte des pesticides (la pollution a été évitée). Comme un cargo peut en cacher un autre, une femme peut en cacher une autre et Hélène ne tarde pas à découvrir l’existence de Salvye, épouse dudit armateur qui avait été entendue avec Doc dans le cadre d’une enquête sur un chantage au pétrole. L’explosion du Fleur de Bombay a-t-elle été causée par un marin africain qui a posé un “grigri” dans le cargo (117) ou, selon l’hypothèse d’Hélène, par Doc pour se venger de l’armateur qui lui a “piqué” Salvye? Le roman le dira. En 44 courts chapitres Lorne a écrit une histoire d’amour et une enquête criminelle bien ficelées. Si le roman fait encore allusion aux pratiques abjectes de l’industrie pétrolière évoquées dans Carottage et invite à voir cargos et compagnies internationales de transport comme des maladies parasitaires en milieu marin (sujet de la thèse de Doc), il montre aussi comment les hommes “se ressemblent tous [...] dans leurs affections, leurs misères, leur petitesse et aussi leur générosité, leur noblesse” (74). Au final, hommes et femmes souffrent généralement des mêmes maux que sont l’indifférence et l’absence. Fleur de Bombay est la rencontre improbable de ces deux formes de solitude. Eastern Connecticut State University Michèle Bacholle-Bošković Milovanoff, Jean-Pierre. Le visiteur aveugle. Paris: Grasset, 2014. ISBN 978-2-24678499 -9. Pp. 128. 14 a. Pendant l’été 2003, l’Europe a connu une canicule exceptionnelle, causant la mort de soixante-dix mille personnes,dont environ quinze mille en France.Les plus touchées étaient les personnes âgées, abandonnées par leur famille ou sans famille, qui ont péri de déshydratation. Ce tragique événement fournit son cadre au dernier roman de Milovanoff. Dans une interview accordée à France Culture, ce dernier s’explique sur la genèse de son récit. Tout d’abord, sa brièveté: le roman se devait d’être court et sans fioriture pour refléter la sécheresse climatique. Ensuite, son respect de la règle des trois unités du théâtre classique bien connue du dramaturge qu’est aussi Milovanoff. Le temps se limite ici à une saison, l’été 2003; le lieu est la capitale française. Quant à l’action principale, elle prend la forme d’une rencontre, dans le hall d’un immeuble, de Théo, narrateur du roman, et d’un homme d’âge moyen qui se dit malvoyant et sollicite l’aide de Théo pour le conduire à l’appartement d’une certaine Madame Roseland, morte à l’hôpital dans la plus grande solitude. Malgré son jeune âge, Théo comprend qu’il est en présence d’un cambrioleur lorsqu’il voit le trousseau de tiges crochetées que l’homme sort de sa poche pour ouvrir la porte. Le mode opératoire du cambrioleur ne nous est pas expliqué mais on imagine qu’il repère les personnes décédées qui n’ont pas de famille et s’introduit dans leur domicile pour y voler des objets de valeur. Cette Madame Roseland fut une grande chanteuse de cabaret qu’il avait jadis connue. Les murs de la chambre qu’elle habitait sont tapissés de ses tenues de scène. Théo est impressionné mais comme tout adolescent qui se respecte, pas particulièrement curieux de connaître l’histoire de la vieille dame, qu’il a probablement croisée dans l’immeuble. Afin de rester seul et de pouvoir dérober bijoux et autres objets précieux, le visiteur envoie Théo acheter des boissons. Plut...
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