Nouveau monde par Yann Richet
2018; American Association of Teachers of French; Volume: 91; Issue: 3 Linguagem: Francês
10.1353/tfr.2018.0308
ISSN2329-7131
Autores Tópico(s)French Urban and Social Studies
ResumoReviews 271 que de nous y sensibiliser, ce que certains sont parvenus à faire comme Nabil Ayouch avec Les chevaux de Dieu (2016), ou bien même Nicolas Boukhrief avec Made in France (2015), ainsi que Philippe Faucon avec La désintégration (2011). Dans le cas de MarieCastille Mention-Schaar, plusieurs spécialistes de la question lui ont reproché d’avoir abordé un problème social complexe sans se soucier de la véracité des faits exploités dans son film. Du coup, on oublie à quel point Le ciel attendra nous incite à réfléchir à la vulnérabilité de tous ceux/celles susceptibles de basculer dans le fanatisme, quel que soit leur statut socio-économique et/ou appartenance culturelle. Malgré l’absence de perspective, la réalisatrice a su trouver le ton et les images justes tout en évitant les codes du thriller. Ce qui frappe en premier lieu, c’est le rapport intime entre fiction et investigation. À l’aide d’un excellent casting, la réalisatrice parvient à trouver le juste dosage entre les récits parallèles des deux jeunes filles non-musulmanes en question et l’examen du sujet traité par le biais de Dounia Bouzar, qui interprète son propre rôle dans le film en tant qu’ex-directrice du CPDSI (Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam). Mélanie (Naomi Amarger), seize ans, accepte sans hésiter l’invitation sur Facebook d’un nommé “Prince”, qui n’est autre qu’un rabatteur djihadiste. À partir de là, nous devenons les témoins impuissants de sa radicalisation qui se fait progressivement dans l’intimité de sa propre chambre via l’influence de vidéos de propagande, théories du complot et promesse d’un amour dans l’intimité d’un couple marié et uni par les principes de l’islam. L’image la plus déroutante est sans aucun doute celle où Mélanie, vêtue d’un jilbab (ou tchador), joue de son violoncelle pour la dernière fois. Tout ceci se déroule à l’insu de sa mère (superbement interprétée par Clotilde Courau). Sonia (Noémie Merlant), dix-sept ans, soupçonnée d’être au point de participer à un attentat, se fait arrêter au milieu de la nuit. Ses parents (Sandrine Bonnaire et Zinedine Soualem) font de leur mieux pour l’aider alors qu’elle tente de se désengager, non sans peine, de l’emprise tenace de l’idéologie djihadiste. La tension dramatique dans le rapport parents-enfant finit par susciter notre empathie. En somme, ce sont les parents à qui il revient de porter le poids du film. Les va-et-vient narratifs vont de pair avec leur incrédulité grandissante au fur et à mesure que leur est révélé le processus de radicalisation lors des sessions de désembrigadement. La miseen -scène parfaitement épurée procure un espace de réflexion et rend compte de leur isolement tout en soulignant davantage la complexité de l’emprise psychologique des rabatteurs djihadistes dont leurs enfants sont victimes—un sujet d’actualité sensible qui trouverait bien sa place dans un grand nombre de disciplines. DePauw University (IN) Cheira Lewis Richet, Yann, réal. Nouveau monde. Jupiter, 2016. . Un grand nombre de films de sensibilisation écologique font écho à la COP 21, conférence internationale historique sur l’environnement qui s’est tenue à Paris en novembre 2015. Le succès inattendu de Demain (2015), le documentaire de Cyril Dion et Mélanie Laurent porté à Cannes par le bouche à oreille, est un exemple flagrant de cette mouvance constructive du discours écologique. C’est cette même tendance positiviste qui sous-tend le documentaire de cinquante-deux minutes de Yann Richet, Nouveau monde, prévu pour un créneau télévision et d’envergure plus modeste que Demain bien que porteur d’un message très similaire. Serait-il sorti avant Demain, Nouveau monde aurait peut-être été salué plus chaleureusement par la presse et le public pour l’actualité de son sujet et son optimisme. L’impact négatif de l’activité humaine sur le réchauffement de la planète est maintenant incontestable...
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