Premier bilan après l’apocalypse by Frédéric Beigbeder
2012; American Association of Teachers of French; Volume: 86; Issue: 2 Linguagem: Francês
10.1353/tfr.2012.0115
ISSN2329-7131
Autores Tópico(s)Cultural Identity and Heritage
Resumocity that escapes the national or even the European framework of identity. The second retraces the itinerary of the review Les Cahiers du Sud. Thanks to Jean Ballard, who ran it from 1922 until the end, the review played an important role in the definition of a Mediterranean humanism. This article reveals the complexity of Marseille’s identity: once the center of the colonial project, it nonetheless remained a space somewhat separated from France itself. The last article is about the images of the Basque region, a construct heavily influenced by writers such as Pierre Loti but also by tourist guides. The Basque people are difficult to situate as belonging to the Midi, first since they are viewed as southerners in France but northerners in Spain, but also because they succeed in relying heavily on tourism on the French side while being able to preserve a very assertive culture and language . Some work is still to be done regarding the ‘invention of the Basque region.’ Overall, this issue, using a variety of texts to explore how a construct takes different forms, is a valuable tool for discussing issues of identity, multiculturalism , and the tensions produced by the necessity of building a national identity while preserving and promoting regional specificities, for artistic, touristic , or political purposes. Denver Center for International Studies Christian Roche Creative Works edited by Nathalie Degroult BEIGBEDER, FRÉDÉRIC. Premier bilan après l’apocalypse. Paris: Grasset, 2011. ISBN 978-2246 -77711-3. Pp. 432. 20,80 a. Il y a dix ans, Dernier inventaire avant liquidation s’attardait sur les cinquante livres préférés des Français, lesquels avaient mis aux trois premières places L’étranger de Camus, rien moins que toute la Recherche de Proust et Le procès de Kafka. Beigbeder décide ici de récidiver en se faisant prescripteur de sa propre sélection et en doublant la mise: “cent livres pour le prix d’un”, annonce le bandeau de la couverture. Beigbeder se limite pourtant aux auteurs des vingtième et vingt et unième siècles, sans cacher le plaisir que tout lecteur peut tirer d’une admiration pour un contemporain encore de ce monde. Cette liste progresse joyeusement. Elle commence par le centième titre (Fin de party de Christian Kracht, et non la pièce de Beckett, absent du classement) et inclut quelques surprises iconoclastes: le groupe Téléphone y croise Kurt Cobain, et Gérard Lauzier San-Antonio. Les noctambules français côtoient les Américains et les romans qu’on est censé oublier après le lycée sur la recommandation expresse de nos professeurs de littérature se mêlent aux poètes pour happy few comme Paul-Jean Toulet. Pour donner le la, il suffirait presque de dévoiler les titres qui forment le trio de tête: American psycho de l’Américain Bret Easton Ellis, L’année de l’amour du Suisse Paul Nizon et Paludes d’André Gide, le titre le plus ancien du palmarès. Comment rendre cette sélection personnelle cohérente? La méthode dont l’auteur use le plus consiste à générer des formules comparatives où chaque nom propre prend une valeur particulière dans une équation à haute teneur humoristique. Nicolas Bouvier, c’est “Larbaud qui ferait un stage chez Kessel” (94). Hanif Kureishi est “un Salman Rushdie lisible [...]. En fait, Kureishi est à Reviews 409 Rushdie ce que Sophocle est à Homère” (49). Ryû Murakami (à ne pas confondre avec son homonyme prénommé Haruki) est “le Régis Jauffret nippon [...]. Comme Régis Jauffret est lui-même le Kafka marseillais, [...] Murakami est donc le Kafka de Tokyo” (41). Par transitivité et osmose, se forme mieux qu’une liste, un réseau dont bon nombre d’éléments se répondent ou s’opposent, s’interpellent et s’excluent. Reste, au centre de la toile, un lecteur unique qui revendique ses goûts et ses influences, et qui n’a pas l’intention d’en rester là, moins pour se mettre en valeur que pour se faire l’intercesseur généreux d’une littérature qui souvent s’embellit...
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