Qu’attendent les singes by Yasmina Khadra
2015; American Association of Teachers of French; Volume: 88; Issue: 3 Linguagem: Francês
10.1353/tfr.2015.0401
ISSN2329-7131
Autores Tópico(s)Psychoanalysis and Psychopathology Research
ResumoReviews 257 désincarnation du père. Sans nom propre, il est associé à un de ces objets entreposés au fond du jardin familial au prétexte que “ça peut toujours servir!” (11). Surgit en toute fin de texte, à l’enterrement du père, cette image évanescente de la figure masculine manquante. Celle de tous ces hommes venus rendre un dernier hommage au disparu: “[C]ela faisait d’eux mes frères, moi qui n’en ai pas eu” (313). University of Missouri, Kansas City Nacer Khelouz Khadra, Yasmina. Qu’attendent les singes. Paris: Julliard, 2014. ISBN 978-2-260012194 -0. Pp. 360. 19,50 a. Khadra revient au genre qui l’a rendu célèbre, le polar. Qu’attendent les singes débute par un passage en italique sur les Béni Kelboun, expression empruntée à Kateb Yacine et qui désigne ceux qui “mentent par nature, trichent par principe et nuisent par vocation” (9). Naguère si belle, Alger la blanche est devenue grise, un dépotoir à ciel ouvert, couverte de kamis, de hidjabs et de linceuls gris:“Hormis une minorité de snobinards qui emprunte à Paris ses pires défauts, c’est l’abâtardissement métastasé. Même le vice s’effiloche dans la platitude ambiante” (12). Dans la forêt de Bainem, près d’Alger, cette“ruine mentale”, une jeune fille est découverte morte, le sein arraché. Le policier chargé de cette affaire est Nora Bilal, une femme dans un monde misogyne. Les trente-neuf chapitres de ce récit alternent le point de vue de la commissaire intègre et celui d’un certain Ed Dayem, magnat des tabloïdes locaux et truand dangereux. L’autopsie de la victime dévoile que la jeune fille est restée vierge, ce qui élimine la piste d’un enlèvement avec rançon ou d’un kidnapping par des violeurs ou des islamistes. Les recherches mènent les policiers dans les quartiers chics qui surplombent la Méditerranée, dans la haute classe algéroise, là où habitent les r’bobas, “ce comité restreint d’usurpateurs‘historiques’ qui tirent les ficelles derrière les institutions et les gouvernements successifs” et font “porter le chapeau aux décideurs ‘visibles’, aux militaires et, quand les choses dérapent, à la main de l’étranger”(156). Ces“décideurs” corrompus qui font et défont les préfets, les ambassadeurs et les ministres, n’hésitent pas à éliminer tous ceux qui se trouvent sur leur chemin. L’enquête se poursuit jusqu’au domicile du r’boba Haj Hamerlaine, un demi-dieu sans foi ni loi. Ce pharaon vit dans un luxe obscène, où se mêlent le mauvais goût, la cruauté et la débauche, et où règnent l’injustice et le mensonge. Malade mental, ce voyou possède une fortune colossale et des esclaves noirs ramenés du sud. L’Algérie est hélas devenue un monde à l’envers, absurde, où “les déserteurs traitent de criminels les héros, les génies se font bouffer par les crétins, les vendus se payent la tête des intègres, les vauriens paradent sur les tribunes et la nuit mange ses étoiles”(326). Néanmoins, tous les tyrans tombent bien un jour, fussent-ils r’bobas, Shah, Ayatollah, Général ou Maréchalisme. Roman à clef, il n’est pas difficile de reconnaître dans cette galerie de portraits les représentants de ce qu’on appelle en Algérie “le Pouvoir” militaro-FLN, qui a conduit le pays à la guerre civile et la ruine, malgré toutes les richesses en gaz, en pétrole et en ressources naturelles et humaines dont le pays dispose. Rappelant par moment Rachid Mimouni et Boualem Sansal, Khadra a fait avec une écriture superbe la radioscopie du cancer qui empoisonne l’Algérie. Université du Wisconsin, Stevens Point Alek Baylee Toumi Lamartine, Thérèse. Le silence des femmes. Québec: Triptyque, 2014. ISBN 978-289031 -920-2. Pp. 311. $25 Can. As the new millennium begins, Dr. Brian Sauvé, psychiatrist, attends a New Year’s Eve celebration with other therapists in New York. The party turns...
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