Histoire sociale des langues de France éd. par Georg Kremnitz, Fanch Broudic
2015; American Association of Teachers of French; Volume: 89; Issue: 2 Linguagem: Francês
10.1353/tfr.2015.0067
ISSN2329-7131
Autores Tópico(s)Linguistics and Discourse Analysis
ResumoAs des Isnards astutely observes,“les jeunes ont été les premiers à investir ces espaces” (9). He immediately adds, however, that “[i]ls sont évidemment les plus créatifs” (9). Creativity is indeed key when it comes to evaluating the eventual effects of pervasive English. For example, lol‘laughing out loud’is English in origin, but it persists as a rival to French mdr ‘mort de rire’ partially because its morphophonological profile lends itself better to derivational creativity (for example the verb loler), in a way that is highly characteristic of French. Still, in many cases, the English terms that have been included in the inventory (easily the majority), are unassimilated (cloud, pop-up, stalking). Des Isnards is not a linguist or lexicographer by profession and offers no analysis of borrowing and word-building strategies, but he is an astute observer of language and writes instructive commentary to accompany the inventory provided. In the process, he serves admirably the general readership targeted. University of Alabama Michael D. Picone Kremnitz, Georg, et Fanch Broudic, éd. Histoire sociale des langues de France. Rennes: PU de Rennes, 2013. ISBN 978-2-7535-2723-2. Pp. 906. 31 a. Cet imposant ouvrage auquel ont collaboré une cinquantaine d’éminents spécialistes offre un inventaire des nombreuses langues parlées en France métropolitaine et dans les DOM-COM (départements et communautés d’outremer) comprenant les soixantequinze langues officiellement reconnues en 2004 par la Délégation à la langue française et aux langues de France (DGLFLF). S’y ajoutent les langues des diverses vagues migratoires introduites de la fin du dix-neuvième siècle à aujourd’hui. La première partie de l’ouvrage traite des questions générales, ayant rapport à l’histoire des diverses langues, leurs relations avec le français; la notion de droits linguistiques; l’élaboration de graphies; divers aspects terminologiques et théoriques. Particulièrement notables sont les articles portant sur l’émergence et l’élaboration de la norme qui aboutira au français standard,l’usage de la Cour remplaçant celle du Parlement (l’appareil juridique) et devenant la langue de prestige de l’Europe jusqu’au vingtième siècle. L’inventaire qui constitue la seconde partie de l’ouvrage traite trois catégories: les langues régionales de l’Hexagone, celles territorialisées dans les DOM-COM et les langues importées à diverses périodes de l’histoire dont certaines, comme les créoles guadeloupéens, guyanais, martiniquais et réunionnais, proviennent des DOM-COM. Concernant les langues régionales nettement territorialisées, leur traitement fait apparaître une distinction fondamentale. Pour celles des régions périphériques, bordant sur d’autres pays—le basque,le catalan,le flamand,le francique de la Moselle,les dialectes alsaciens— les articles soulignent l’effet de contacts transfrontaliers. Par exemple, concernant le flamand, si après le rattachement du territoire au royaume de France, le français devient la langue administrative, c’est le néerlandais provenant de la Hollande qui prime dans le domaine éducatif. L’article portant sur l’occitan met en vedette la 182 FRENCH REVIEW 89.2 Reviews 183 continuité de sa présence à l’écrit, avant l’Édit de Villers-Cotterêts (1539) dans les domaines administratifs et juridiques, et surtout vers la fin du dix-neuvième siècle, son prestige littéraire illustré par le mouvement Félibrige de Frédéric Mistral. Si cet article ne traite pas les langues individuelles coiffées par la dénomination occitane (auvergnat, gascon, languedocien, limousin, poitevin-saintongeais, provençal, vivaroalpin —ce qui induirait les lecteurs à les classer comme dialectes), celui qui couvre les variétés oïl promues au statut de langue par la DGLFLFL (bourguignon-morvandiau, champenois, gallo, lorrain, normand, picard, poitevin-saintongeais, wallon) les décrit brièvement.Évoquée dans plusieurs articles,l’absence de transmission intergénérationnelle qui caractérise toutes les langues régionales de l’Hexagone rend indispensable leur introduction à l’école et les efforts des mouvements renaissantistes des associations et institutions locales, toutes deux initiatives copieusement couvertes dans l’ouvrage. Largement présentes dans toutes les situations communicatives, les langues des DOMCOM...
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