Dos à dos par Sophie Bassignac
2012; American Association of Teachers of French; Volume: 85; Issue: 4 Linguagem: Francês
10.1353/tfr.2012.0339
ISSN2329-7131
Autores Tópico(s)French Urban and Social Studies
Resumolife in the quartier. Cinematic examples range from Marcel Carné’s Les enfants du paradis (released in 1945, with action set in the 1830s) to Cédric Klapisch’s Chacun cherche son chat (1996), in which several scenes document the demolition of the quartier’s impressive church of Notre-Dame-d’Espérance. It was replaced by a glass-fronted modern building. This in-depth study of the Place de la Bastille and its surroundings is a welcome addition to the study of the cultural history of Paris. The work is made even more appealing by the literary and cinematic depictions of life in the quartier. The final chapter’s detailed description of presentday streetscapes is useful for visitors, who may now approach the area with a more informed attitude. Southeast Missouri State University Alice J. Strange Creative Works edited by Nathalie Degroult BASSIGNAC, SOPHIE. Dos à dos. Paris: Lattès, 2011. ISBN 978-2-7096-3633-9. Pp. 233. 16,50 a. Dès les premiers paragraphes de ce roman, le lecteur éprouve une vague impression de malaise. Il est, par exemple, à la fois ému et agacé par la multitude de personnages périphériques qu’il accuse peut-être un peu trop vite de le distraire du nœud de l’intrigue. Sophie Bassignac décrit sans prendre de gants la pénible désintégration du lien fragile entre deux hommes, Gabriel, le père et Arnaud, son fils. Ces deux personnages passent leur temps dos à dos, physiquement, et aussi dans leurs principaux choix de vie. Ironie du sort, leur ultime face-à-face qu’on aurait voulu salvateur se trouve être le plus dramatique de tous puisqu’il se conclut par la mort du fils. Avant d’en arriver à cette issue tragique, on voit défiler devant soi quelques deux cent trente pages de duels, de mensonges, de jeux morbides , de rêves érotiques, d’un langage souvent cru, autant de crises, de non-dits, autant de petites prises de conscience douloureuses pour le lecteur aussi. Ce livre abonde de personnages qui se ratent constamment et qu’on a envie de rassembler pour la paix de tous. Gabriel, écrivain dont la plume est sèche, se complaît dans les combinaisons infinies de l’âme humaine, tout en se heurtant au monde impén étrable de son épouse Ester pour laquelle il nourrit encore de très authentiques sentiments. C’est Arnaud, le fils cambrioleur, qui pratique le mieux l’exclusion, mais aussi le vol, comme s’il s’agissait d’un sport, et qui explique ainsi son mal- être: “Je ne sais pas pourquoi je fais ça [...] je crois que je cherche quelque chose. Un truc qui serait caché chez quelqu’un, peut-être, un truc pour moi” (109). Quand la police arrête Arnaud, à la suite de son énième méfait, Ester panique et Gabriel, furieux quoique rongé par la peur, tente de comprendre, de reconnaître le fils dont il ne sait quasiment rien. C’est à ce moment-là que le roman s’essouffle un peu, dans une pléthore d’intrigues satellites dont on ne voit pas immédiatement la pertinence. Quoique l’on soit en droit de se plaindre d’être quelque peu distrait par les méandres du texte, il convient tout autant de souligner et même d’admirer l’art de l écrivain qui sait tisser dans son récit les perpétuels atermoiements de personnages en mal d’intimité. Bassignac livre à son lectorat des êtres qui ne sont pas Reviews 775 forcément à l’aise avec les zones d’ombre de leurs pairs, et qui de surcroît sont en cavale, à tel point qu’ils se fuient eux-mêmes. Même si vers la fin du livre, on sent que tous les personnages essentiels vont enfin se retrouver sous un même toit, on sait aussi que la partie n’est pas gagnée d’avance. Pamela, amie inséparable d’Ester, résume en ces simples mots le malaise qui (dés)unit Gabriel et Arnaud: “Ces deux-là se cherchent depuis toujours. C’est une histoire d’amour contrariée” (175). Ester, qui n’aura...
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