Artigo Revisado por pares

Samba pour la France by Delphine Coulin

2012; American Association of Teachers of French; Volume: 85; Issue: 6 Linguagem: Francês

10.1353/tfr.2012.0191

ISSN

2329-7131

Autores

Moussa Sow,

Tópico(s)

Caribbean and African Literature and Culture

Resumo

poetic that in just a few short paragraphs a whole new world of possibilities is created. Canisius College (NY) Eileen M. Angelini COULIN, DELPHINE. Samba pour la France. Paris: Seuil, 2010. ISBN 978-2-02-102854-6. Pp. 306. 19 a. Samba retrace les péripéties aujourd’hui devenues classiques d’un jeune Malien qui souhaite aller en France pour y tenter sa chance. Rejoindre son oncle Lamouna à Paris devient une idée fixe pour Samba depuis qu’il a perdu son père. Après plusieurs tentatives, toutes aussi périlleuses les unes que les autres, il finit par atteindre la capitale française. Le danger de la traversée du désert d’Algérie, puis du Maroc et, enfin, l’arrivée à l’île de Melilla avant de rallier la France, est comparé à celui qu’affrontent les tortues tout juste sorties de l’œuf, lorsqu’elles essaient de rejoindre la mer. Les moins chanceuses tombent sous les griffes des prédateurs, “les autres accélèrent, elles ne peuvent revenir en arrière et foncent vers l’océan, le plus vite possible” (34). Le caractère exceptionnel de ce roman, par rapport à d’autres sur le même thème, réside dans la richesse de l’expérience vécue par Samba. La polyphonie y apporte une diversité de points de vue et une fraîcheur à la lancinante question de l’immigration. Le récit est recueilli et reconstitu é par une Française bénévole, ancienne bibliothécaire, qui tient un carnet de notes sur l’histoire de chaque immigré du centre de rétention de Vincennes. Les rencontres entre Samba et les autorités administratives, les acteurs d’associations de défense des sans-papiers et, bien sûr, d’autres immigrés offrent un maillage narratif équilibré, une complexité aussi bien des relations humaines que de la question de l’immigration. Le roman s’ouvre in medias res sur le fourgon de police qui emmène Samba, menotté, au centre de rétention. Il vient de passer plus de dix ans à Paris comme agent d’entretien. Son métier ne faisant pas partie des professions figurant sur la nouvelle liste officielle, la carte de Samba n’est pas renouvelée. Il est notifié séance tenante qu’il est en situation irrégulière et sous obligation de quitter le territoire . Son séjour au centre de rétention provoque des rencontres fortuites qui nourrissent une bonne partie de la trame du récit. L’ancienne bibliothécaire devenue bénévole avec Manu, une étudiante en droit, se chargent d’écrire “des recours juridiques où (elles traduisent) dans la langue de la république les arguments” des détenus (67). Dans une série d’analepses, Samba raconte la vie avec son oncle, qui est venu en France dix ans avant lui, la vétusté de leur appartement exigu dont la moiteur faisait pousser des champignons. C’est aussi au centre de Vincennes que Samba, envoyé devant le juge, fait un plaidoyer sur les raisons de son choix pour la France. Il réussit à sortir du centre de détention, sans pour autant régulariser sa situation. Désormais, Samba se lance dans une lutte acharnée afin de rester par tous les moyens en France. Il utilise les documents des autres, change d’identité en même temps que de papiers et finit même par tuer son ami et rival pour garder la carte de séjour de ce dernier. Le très sérieux immigr é qui croyait à la justice française, maintenant désabusé et cynique, décide que seuls ceux qui prennent des risques s’en sortent. Il n’a pas échappé aux gardesc ôtes espagnols pour rien. Samba ramène son existence à suivre le mouvement qu’impose la vie, quitte à changer de nom, de carte de séjour, à s’accrocher à la 1194 FRENCH REVIEW 85.6 vie dans un pays où le nom de l’immigré importe peu. Ce nom, assez commun en Afrique de l’Ouest, pose une question éthique à propos du déséquilibre des flux migratoires entre les pays du Sud et...

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