Sans cérémonie by Caroline Moreno
2015; American Association of Teachers of French; Volume: 88; Issue: 3 Linguagem: Francês
10.1353/tfr.2015.0408
ISSN2329-7131
Autores Tópico(s)Canadian Identity and History
Resumovieilli et désabusé, qui se remémore nostalgiquement les espérances de sa jeunesse, Masson présente un récit marqué par l’érudition et la passion pour la lecture. Notons au passage que ce romancier, qui est également un traducteur expérimenté, fait souvent l’éloge de “cette aide merveilleuse, presque magique que sont les traductions” (44). Western Washington University Edward Ousselin Moreno, Caroline. Sans cérémonie. Montréal: Triptyque. ISBN 978-2-89031-917-2. Pp. 164. $20 Can. Il s’agit du cinquième ouvrage de Moreno, connue notamment pour être une fervente défenseuse de la langue française au Québec, et dont la formule astucieuse “J’aime ma langue dans ta bouche”, tirée du poème “Canadian Tired”, fut reprise comme titre d’une manifestation-spectacle à Montréal célébrant la langue française. Dans ce roman, que certains critiques soupçonnent d’être teinté d’autofiction, Moreno entraîne ses lecteurs dans un quotidien hanté par le passé à travers une sorte de parcours de conscience difficile qui aboutit à un semblant de paix. Le personnage principal, celui en charge de la narration, est une écrivaine nommée Constance Labelle. Le livre sur lequel elle travaille est un roman sur le destin malheureux de l’actrice de cinéma Emma Jouve. Les malheurs qu’elle crée pour son héroïne, elle les compare de plus en plus aux siens, ce qui la décide à mettre son travail d’écriture en pause afin de se pencher sur son enfance et sur sa propre vie. Elle s’attarde plus particulièrement sur tous les faits relatifs au suicide de son frère cadet Charles, suicide qu’il a parfaitement orchestré mais qui fut un choc terrible pour ses proches, et particulièrement pour elle. Le lecteur accompagne la romancière dans sa vie quotidienne, qu’il s’agisse de faire des courses ou de se brosser les dents. Il la suit également dans ses pensées et il l’entend analyser les différentes situations auxquelles elle est confrontée. La narratrice décortique les relations qu’elle entretient avec les membres de sa famille, ses amis, ses amants et sa fille, qu’elle élève seule. Le texte, fragmenté, est parsemé d’extraits en italique du roman qu’elle est en train d’écrire, de passages de son journal intime, de lettres que son frère a reçues ou envoyées, de notes griffonnées à la va-vite et d’autres documents en lien avec son frère et ses parents. L’enquête qu’elle mène est plus interne qu’externe car elle se replonge dans ses souvenirs, auxquels elle cherche à lier ceux d’autres personnes pour former un tout cohérent et complet. Toutefois, sa quête d’informations relatives à la vie des autres est ardue et elle mène sa bataille relativement seule. Le récit est marqué par une sensation de culpabilité, et c’est de ce poids-là qu’elle cherche à se libérer. Elle y parvient grâce à un voyage à l’étranger, la mort d’un proche et une rencontre. Comme de nombreux romans actuels, Sans cérémonie constitue une œuvre enchâssée, formulant un commentaire sur le processus d’écriture et son lien 264 FRENCH REVIEW 88.3 Reviews 265 avec l’histoire personnelle, non seulement en tant qu’inspiration, mais également comme objet cathartique. University of Iowa Cynthia Laborde Orsenna, Érik. Mali, ô Mali. Paris: Stock, 2014. ISBN 978-2-234-06336-5. Pp. 403. 21,50 a. En 2012, sur le point de sombrer dans une guerre civile, le Mali surgit au cœur de l’actualité. La France envoie des troupes pour repousser les islamistes qui terrorisent la population dans le nord et se rapprochent dangereusement du sud. Or que savent les Français de ce pays que leurs soldats vont tenter de libérer? De son histoire, sa géographie, ses légendes, ses mythes, ses peuples, son langage? Certains se rappelleront de Madame Bâ, le personnage épique, plus grand que nature, d’un roman éponyme qui avait tellement frappé les esprits en 2003 que le...
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