Artigo Revisado por pares

Ma vie de courgette par Claude Barras

2017; American Association of Teachers of French; Volume: 91; Issue: 2 Linguagem: Francês

10.1353/tfr.2017.0019

ISSN

2329-7131

Autores

Marion Geiger,

Tópico(s)

Psychoanalysis and Psychopathology Research

Resumo

Barras, Claude, réal. Ma vie de courgette. Int. Gaspard Schlatter, Sixtine Murat, Paulin Jaccoud, Michel Vuillermoz. GKids, 2016. . Couronné aux Césars, ce film d’animation image-par-image est remarquable de par les marionnettes et voix d’enfants qui le font vivre. Claude Barras a trouvé le ton juste pour parler de sujets difficiles: la maltraitance de jeunes enfants et leur “droit au bonheur”. Dans ce scénario de Céline Sciamma (la réalisatrice de Tomboy) inspiré du roman de Gilles Paris (Autobiographie d’une courgette, 2002), l’émotion et les dialogues sont authentiques, loin de toute forme de sentimentalisme. Le film raconte l’histoire de Courgette, neuf ans, qui a provoqué par accident la mort de sa mère et se retrouve orphelin.Au début du film Raymond, officier de police, va déposer Courgette dans un foyer d’accueil. Dans la première scène, nous découvrons l’univers du gamin par le biais de ses dessins: on voit une méchante sorcière et un homme souriant en costume de super-héros volant dans un ciel rempli de poules—interprétation fantasmatique des figures parentales: de la mère qui battait son enfant et du père parti parce qu’il “aimait trop les poules” (bien sûr, le petit Courgette ignore le sens de l’expression). Quant au foyer“Les Fontaines”, il représente à la fois un refuge et un défi. La directrice et les éducateurs sont très gentils, mais Courgette, timide, doit s’intégrer dans une nouvelle communauté: dès le premier jour de classe, Simon, chef du petit groupe d’enfants, le harcèle. Quand Simon lui vole ses affaires, c’est la bagarre. Courgette gagne cependant l’amitié de Simon, qu’il n’a pas dénoncé. Simon lui répète les histoires des autres enfants (plusieurs portent des cicatrices, marques de blessures physiques et de traumatismes émotionnels): les parents de Simon se droguaient, la mère de Béatrice a été expulsée, le père d’Ahmed est en prison, et le père d’Alice “lui faisait des trucs chelous, enfin, des trucs degueu, ch’sais pas trop, puis Alice, elle faisait des cauchemars, toutes les nuits”. Dans cette scène des confidences, les paroles directes de Simon évoquant la violence et le passé tragique des enfants font contraste avec leur situation présente. Ils jouent dans la cour du foyer,Ahmed reçoit une balle sur la figure, Béatrice le console, Alice réapprend à jouer—bref, la vie continue dans un cadre qui permet l’épanouissement. Les enfants sont des survivants: meurtris, ils possèdent néanmoins une grande force morale qui leur permet d’affronter la vie. Optimiste, le récit se focalise sur les moments de bonheur, de soutien, d’amitié dans cette petite communauté: vacances de neige, jeux et bêtises—modelés sur les souvenirs d’enfance du réalisateur suisse. Réaliste, le scénario ne cache pourtant pas le manque d’amour ressenti par les orphelins. La narration se développe au fil d’épisodes conçus comme des rites de passage: les enfants posent des questions sur le sexe; Courgette tombe amoureux d’une fille; deux éducateurs ont un bébé qui sera le petit frère de tout le monde. Finalement, Courgette, adopté par Raymond, quittera le foyer. Le film propose une belle fable sur les familles recomposées et les difficultés de l’existence abordées du point de vue des enfants. California State University, San Marcos Marion Geiger 204 FRENCH REVIEW 91.2 ...

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