L’homme qui avait soif par Hubert Mingarelli
2015; American Association of Teachers of French; Volume: 89; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.1353/tfr.2015.0144
ISSN2329-7131
Autores Tópico(s)Travel Writing and Literature
ResumoReviews 201 in one of several possible literary categories. Classifying the novel, however, is most certainly not required to enjoy it. Metropolitan State University of Denver, emeritus Alain Ranwez Mauvinier, Laurent. Autour du monde. Paris: Minuit. ISBN 978-2-7073-2385-9. Pp. 371. 19,50 a. Ce livre se compose d’une série de récits de voyages dont les personnages n’ont rien en commun, si ce n’est le tsunami de 2011, qu’ils vivent pour la plupart en téléspectateurs; ce n’est pourtant pas le cas de Guillermo, premier voyageur de l’ouvrage, qui est au Japon au moment de cet événement cauchemardesque qui glace d’effroi le monde entier.Le principe d’Autour du monde est de présenter ces personnages dépaysés, au fil d’itinéraires aux enjeux très variés: tourisme, escapade amoureuse, safari africain, rencontre avec les pirates du golfe d’Aden, plongée sous-marine parmi les dauphins, aventure dans la jungle; on les observe faire l’amour à Moscou, travailler à Dubaï, tenter leur chance dans un casino en Slovénie. Les récits s’enchaînent sans crier gare, l’auteur nous invitant brusquement à suivre le personnage d’un prochain voyage.Mais on s’aperçoit vite que la légèreté du procédé cache une réalité plus sombre: on passe d’un pays à un autre, d’une vie à une autre, un peu comme l’on suivrait n’importe qui, au hasard, parmi tous les figurants d’une mondialisation synonyme de déracinement, de solitude et de rencontres inabouties. Il arrive que le rêve se réalise, comme lors d’une visite chez les dauphins. Mais on ne peut évidemment pas s’installer chez les dauphins. Le voyage est le plus souvent porteur de mauvaise surprise: “Alec pense qu’il n’aurait pas dû faire ce voyage [...] parce que quand on part si loin de chez soi, ce qu’on trouve parfois derrière le masque du dépaysement, c’est l’arrière-pays mental de nos terreurs”(293). La plupart de ces récits pourront être exploités en classe et parleront directement à nos étudiants. Conifer High School (CO) Christian Roche Mingarelli, Hubert. L’homme qui avait soif. Paris: Stock, 2014. ISBN 978-2-23407486 -6. Pp. 155. 16 a. Le récit commence par une scène quasi-onirique: un homme a quitté un train pour boire l’eau qui coule sur une pierre mousseuse—le train repart. Le soldat, incapable de s’arracher à la nécessité de boire, perd ainsi sa seule possession, une valise contenant le cadeau de fiançailles pour sa future épouse: “Hisao courait, courait derrière le train, vers sa valise et le cadeau pour Shigeko. [...] Il était en sueur [...] Il vivait encore sur l’eau qu’il avait récoltée sur la pierre, mais plus pour longtemps”(22). Le roman de Mingarelli s’organise alors selon deux vecteurs, en amont et en aval de ce moment: le récit prospectif de la poursuite du train et de la valise où se dessine le devenir du personnage, et un récit rétrospectif partant de la fascination incongrue de cette pierre humide pour raconter dans le passé du personnage le secret de son traumatisme. Les chapitres narrant le présent et le passé alternent de manière régulière et déroulent deux trames narratives séparées qui avancent, chacune, de manière chronologique. Le récit prospectif prend la forme d’un voyage picaresque où le soldat démobilisé Hisao Kikuchi poursuit son train à pied: en traversant les campagnes et les petites villes japonaises de l’après-guerre de 1946, il rencontre des hommes marqués par la vie, déformés par la guerre qui partagent leurs histoires. Ce qu’Hisao en apprend résonne avec sa propre souffrance; il confronte peu à peu son passé, à travers des images, des émotions partagées, des bribes de compréhension qu’il peine à énoncer. Le récit rétrospectif raconte les événements précédant la bataille du mont Peleliu, les tunnels creusés dans la roche, l’ensevelissement...
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