La cité rose par Julien Abraham
2014; American Association of Teachers of French; Volume: 88; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.1353/tfr.2014.0119
ISSN2329-7131
Autores Tópico(s)French Historical and Cultural Studies
ResumoReviews 201 Joyeux Noël), a Jewish student under the German Occupation (with Au revoir les enfants), or a teacher of Greek in a “banlieue difficile” (with L’esquive). The textbook includes grammar exercises,although instructors will need to introduce any new points themselves or else reserve the activities for review. Cinema for French Conversation or chapters therein (available individually) prove therefore adaptable to a variety of intermediate to upper-level high school and college courses. While advanced conversation would be a natural fit, I have also utilized the text in classes as diverse as composition, contemporary French culture, and visual representations of French history. In short, Rice’s textbook remains an attractive choice with broad appeal for instructors and students alike. Illinois State University Erin Tremblay Ponnou-Delaffon Film edited by Michèle Bissière Abraham, Julien, réal. La cité rose. Int. Azize Diabaté Abdoulaye, Idrissa Diabaté, Ismaël Ouazzani. Ex Nihilo, 2013. Jeune guetteur perché sur le toit d’un immeuble; enfants dans un terrain de jeu entouré d’HLM aux couleurs pastel; bandes rivales; dealers; descente de flics et poursuites effrénées; mixité sociale et ethnique; familles traditionnelles stricto sensu; embrouilles; kidnapping; musique à gogo; le tout servi avec une sauce Boyz n the Hood et raconté en flashback par une voix off, celle d’Aimé alias “Mitraillette”, un môme plutôt précoce de douze ans dont on ne découvre le sort qu’à la fin.A priori, rien dans ce récit ne diffère de la trame narrative des films de banlieue, à cette différence près que les enfants de La cité rose—à l’inverse de Lucien et Adama dans Fais-moi des vacances ou bien Hub dans La haine—n’ont aucun désir de s’en échapper. Bien au contraire, on est heureux dans cette cité qu’on“kiffe”, comme le déclare affectueusement Mitraillette. L’agencement de cet espace désormais mythologisé au cinéma laisse croire qu’on peut entrer, sortir, et surtout agir à sa guise sans en craindre les conséquences. Ainsi, une virée nocturne à Pigalle pour y vendre de la drogue au prix fort se fait sans heurt. Une escapade à Roland-Garros où on pique le fou rire en échappant aux contrôleurs du métro se termine avec humour et sans égratignure dans une conférence de presse avec Rafael Nadal. Bref, on ne tombe pas ici dans les questions d’exclusion ethnique, sociale ou géographique que l’on retrouve dans Entre les murs, par exemple. Loin de là. Mitraillette, lui, ne pense qu’à Océane, la “plus belle fille” de sa classe, alors que son cousin, Isma, se met au service de Narcisse (le dealer le plus violent du quartier) et passe sa journée sur les toits à guetter la cité en échange de quelques billets. Les actions de ce dernier mènent à un règlement de compte suivi du déclenchement d’une arme à feu dont la balle atteint accidentellement Mitraillette. Tourné à Pierrefitte-sur-Seine et s’inspirant largement du film brésilien La cité de Dieu ainsi que de la série télévisée brésilienne La cité des hommes, La cité rose prête avant tout sa caméra aux plus jeunes, ceux‘en devenir’ qui se préoccupent davantage du premier coup de foudre et du goût des piments que de briser les clichés véhiculés au sujet des quartiers dits sensibles. Du point de vue technique, les emprunts sont notables. Aux écrans noirs à la Kassovitz se mêlent des vues aériennes panoramiques, de nombreux plans en plongée et une caméra tremblante. La cité rose privilégie la fraîcheur de l’enfance, mais accorde une place plus importante encore aux “artisans du capitalisme sauvage” (pour reprendre les mots de Narcisse), renforçant ainsi l’idée d’un eldorado mythique et incontrôlable en dehors de Paris.Ce faisant,ce premier film d’Abraham,hormis son ton immanquablement optimiste, accentue davantage la caricature extrême des cités que l’on retrouve dans Banlieue 13 et n’apporte regrettablement rien de neuf à la thématique de la banlieue...
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