Artigo Revisado por pares

Le grand marin by Catherine Poulain

2017; American Association of Teachers of French; Volume: 90; Issue: 3 Linguagem: Francês

10.1353/tfr.2017.0359

ISSN

2329-7131

Autores

Michèle Bacholle-Bošković,

Tópico(s)

French Urban and Social Studies

Resumo

Reviews 215 historique, la conteuse Mukasonga transporte le lecteur dans un monde fantasque et fantastique. Fairfield University (CT) Marie-Agnès Sourieau Poulain, Catherine. Le grand marin. Paris: L’Olivier, 2016. ISBN 978-2-8236-08632 . Pp. 376. 19 a. Dans ce premier roman, direction l’Alaska, the last frontier (un glossaire figure à la fin du roman), dans une course aussi effrénée qu’insatiable. Lili a quitté Manosqueles -Plateaux (surnommé Manosque-les-Couteaux) pour l’île de Kodiak et ce monde d’hommes“qui fuient un drame ou une saloperie qu’ils ont faite”.Ce sont des“révoltés”, des “tordus” qui “veulent recommencer une nouvelle vie” ou des rêveurs, comme elle (306–07). Moineau qui se nourrit de popcorn et de glace, Lili la greenhorn, la bleue, veut être adoptée par un bateau. Elle montre suffisamment d’assurance et embarque sur le Rebel pêcher la morue noire. Pour gagner le respect de ces (ses) hommes, jamais ne se plaint-elle du manque de sommeil, du froid, de l’obligation de dormir à même le sol parce qu’on lui a pris la couchette, de la dureté de la tâche, des humiliations et des brimades, de son bras qui s’infecte, du sang empoisonné par une arête fichée dans sa main. La terre est une cage, et même le temps, réglé, réglementé, y est captif. La vraie vie est en mer et Lili n’aura de cesse de faire ses preuves et d’embarquer pour la pêche au flétan, au saumon ou au crabe. Comme les hommes dont elle doit repousser les avances mais qui s’imaginent tout de même des choses, elle est mue par un désir féroce de liberté, une liberté qu’elle chérit par-dessus tout, même dans sa relation avec Jude, le grand marin. Elle rêve de Point Barrow, d’aller voir “le bout du bout” (234) même quand on lui dit que c’est un “pays désolé, des gens malheureux, saouls ou défoncés à longueur d’année, ou les deux, qui vivent du Welfare”(234). Comme Jude, Ian, Andy, Murphy ou encore Niképharos, ces hommes qu’elle ne voit pas comme des loques mais comme des créatures fabuleuses, elle est animée par cette bête, une“chose furieuse” (315) que seule la mer et la pêche peuvent calmer. Entre deux saisons, elle repeint des bateaux, nettoie des cales, travaille aux conserveries, répare et appâte des palangres, s’acharne malgré un empoisonnement alimentaire, une côte cassée, une jambe infectée. À l’image des coureurs de bois solitaires devenus coureurs des mers et des bars, elle vit dans l’épuisement et l’excès. Avec eux elle peint à l’occasion la ville en rouge (se saoûle). Lili la runaway qui, à terre, préfère les bateaux au confort du shelter, ne sera pas rattrapée par l’Immigration. Elle sortira victorieuse—mais pas indemne— de ses corps-à-corps et avec le grand marin et avec les flétans en mangeant le cœur de l’un et des autres. Ce roman, inspiré du vécu de son auteure, dont les larges mains calleuses attestent de son travail dans les conserveries de poisson islandaises et de ses dix ans de pêche en Alaska, peint toute la détresse humaine qu’incarnent ces hommes, espèces d’albatros baudelairiens se débattant au bout du monde, et que rien ni personne ne peut soulager. Eastern Connecticut State University Michèle Bacholle-Bošković Royer, Corinne. Et leurs baisers au loin les suivent. Arles: Actes Sud, 2016. ISBN 9782 -330-05784-8. Pp. 262. 20 a. Cassandre se présente à la gendarmerie pour déclarer la disparition de son mari, Léon. Or elle sait fort bien que Léon repose en paix, recroquevillé dans le congélateur, involuté désormais dans son rêve d’Antarctique. L’adjudant qui prend la déposition regarde curieusement cette femme noire qui régit avec son mari le domaine du GrandFleury , en bord de Loire. Adoptée toute...

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