Artigo Revisado por pares

La sexuation du Christ et la peinture française du XVIIe siècle

2010; Volume: 66; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3406/hista.2010.3314

ISSN

2802-3285

Autores

Thierry Le Gall,

Tópico(s)

Death, Funerary Practices, and Mourning

Resumo

La nudité du Christ questionne les artistes depuis qu’ils représentent la personne divine en tant qu’individu et non plus symboliquement. Dans les trois moments essentiels de sa vie terrestre (la Nativité, le Baptême et la Passion), le Christ se dévêt d’une condition pour, selon saint Paul, en vêtir une nouvelle. La nudité identifie donc les passages spirituels de la vie terrestre du Christ, et s’impose ainsi comme une nécessité symbolique qui élucide sa pérennité iconographique. Dans La Sexualité du Christ dans l’art de la Renaissance et son refoulement moderne (1986), Léo Steinberg observait dans l’art des XVe et XVIe siècles divers procédés destinés tantôt à affirmer la sexuation de l'Enfant - l'ostentatio genitalium— tantôt à évoquer la présence du sexe du Christ adulte, éventuellement en érection. Selon lui, ces manifestations tombent dans l’oubli avec la censure tridentine. Pourtant, l'ostentatio genitalium ou le périzonium gonflé par le sexe en érection se retrouvent dans plusieurs œuvres françaises du XVIIe siècle (Pourbus, Bellange, Poussin, de la Fosse), comme le montre notre étude. Le Grand Siècle reprend les procédés rhétoriques de la Renaissance mais il ne livre ses indices qu’à la condition d’une méditation devant l’image. Ainsi la plaie ouverte d’où continuent à s’écouler l’eau lustrale et le sang rédempteur du Christ mort de Philippe de Champaigne. La question de la contextualité du regard paraît s’imposer avec d’autant plus d’acuité que l’objet - la sexuation du Christ - est problématique.

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