Artigo Revisado por pares

Les registres du patriotisme créole dans les « vieilles colonies » autour de la Première Guerre mondiale

2016; Q24023140; Volume: N° 390-391; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3917/om.161.0191

ISSN

2275-4954

Autores

Jacques Dumont,

Tópico(s)

Cultural Identity and Heritage

Resumo

Aborder la question du patriotisme dans les vieilles colonies suppose d’en examiner les différentes formes et leur dynamique. Pour ce faire, il convient d’abord d’y repenser une chronologie de la Première Guerre mondiale. La conscription réclamée par leurs représentants politiques au titre des devoirs et des droits des citoyens est mise en place peu de temps avant le début du conflit (1911). Or les premières expériences de service militaire (1913), désastreuses en termes sanitaires, vont tenir à distance la majorité des soldats issus des vieilles colonies jusqu’en mai 1915 et contribuer à alimenter le sentiment d’une mise à l’écart, très mal ressentie par les notables. Ce travail revient dans un premier temps sur les caractéristiques de ce recrutement afin de mieux examiner les éléments employés dans la construction du patriotisme, plus particulièrement aux Antilles. Loin d’être généralisé et uniforme, celui-ci – comme les manifestations de son rejet – est au confluent de plusieurs formes. Ainsi, à la construction républicaine classiquement véhiculée par l’école et la presse, peut-on associer une figure de patriotisme affermie par ces mises à distance et la défense symbolique de la petite patrie. Ces formes d’engagement imbriquées se trouvent scellées par l’existence inverse d’une forme de « patriotisme économique » visant à préserver les intérêts des possédants, blancs. L’exploitation de la canne à sucre, considérablement renforcée par la guerre, invite à éloigner les ouvriers, soldats potentiels, du recrutement et des combats. La participation de tous, sans exclusive de race, est aussi au cœur de la revendication d’égalité citoyenne.

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