L’enclave et l’officiel
2020; Armand Colin; Issue: 4 Linguagem: Francês
ISSN
1953-8286
Autores Tópico(s)French Urban and Social Studies
ResumoEn s’appuyant sur les monographies comparees de trois complexes agro-industriels dans les annees 2010 au Cameroun, l’article rend compte des processus qui ont vu ces espaces concedes a des entreprises entamer leur integration au territoire politique. Dans un contexte marque par les privatisations et l’augmentation des surfaces, il decrit le redeploiement a premiere vue surprenant des pouvoirs locaux et du langage de l’officiel au sein et aux abords de ces espaces isoles et enclaves. Pour cela, il suit le positionnement particulier des quelques cadres d’entreprises qui atteignent des formes de notabilisation a l’echelle locale. Il se penche egalement sur la sociogenese, dans le creuset des relations sociales auxquelles donne lieu la plantation, d’institutions locales toujours plus nombreuses et reconnues par l’administration (collectivites locales, subdivisions administratives, chefferies de tous types). En faisant le recit des mobilisations qui ont affecte les entreprises de plantation ces quinze dernieres annees, l’article montre egalement que ces differents complexes, y compris le seul d’entre eux a avoir conserve son statut d’entreprise parapublique, ont ete exposes a des revendications similaires et a l’imposition d’obligations sociales comparables envers leurs employe·es et les communautes riveraines. Entre bricolages et compromis, ces espaces ont ainsi suivi chacun a leur maniere une trajectoire d’integration au maillage politique du territoire tel qu’il s’est redeploye ces deux dernieres decennies. L’article temoigne en ce sens du dynamisme des pouvoirs locaux au Cameroun dans le contexte d’une decentralisation politiquement verrouillee.
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