Nouveaux éclairages sur la genèse du Dernier des Justes au regard d’éléments inédits sur les cinq versions du roman
2021; Institut des textes et manuscrits modernes; Issue: 16 Linguagem: Francês
10.4000/coma.8007
ISSN2275-1742
Autores Tópico(s)Cultural Insights and Digital Impacts
ResumoLe premier roman d’André Schwarz-Bart (1928-2006), Le Dernier des Justes, paru au Seuil en septembre 1959 connut un succès considérable dès avant l’attribution du Prix Goncourt en décembre de la même année et fut aussitôt traduit dans une trentaine de langues. Répondant à la nécessité intérieure de rendre hommage aux membres de sa famille assassinée à Auschwitz, de célébrer la mémoire du peuple juif massacré par les nazis, ce roman conçu comme un petit caillou déposé sur une tombe de nuages se présente comme une « saga identitaire » (F. Kaufmann), un récit mythico-historique Après plusieurs expériences d’écriture entre 1945 et 1953, le noyau initial du roman apparaît en 1953 autour du personnage contemporain d’Ernie Lévy, puis remonte le temps pour inscrire Auschwitz dans neuf siècles d’antisémitisme européen. Il n’aboutit que six ans plus tard, au bout de cinq versions aux approches et tons différents, passant du lyrisme à l’ironie, de la distance narrative à celle des légendes juives et des chroniques médiévales. L’étude génétique de ce roman foisonnant se fonde sur une thèse universitaire et cinquante ans de recherches. Elle s’appuie sur l’analyse de notes et de brouillons confiés par l’auteur dans les années 70, ou consultés après sa mort dans sa maison de Goyave (Guadeloupe). Le processus de création de l’œuvre est également éclairé par des échanges avec l’auteur (correspondance, notes prises lors de rencontres et d’entretiens téléphoniques), ainsi que par des interviews et des analyses littéraires contenues dans les trois imposants dossiers de presse réunis par les éditions du Seuil à la suite de la publication du Dernier des Justes, et dépouillés en 1972. La correspondance entre l’auteur et le Seuil a été consultée dans les archives de l’IMEC en août 2019. La correspondance privée d’André Schwarz-Bart avec Robert Kocioleck, un ami d’après-guerre, a été consultée et étudiée la même année à Jérusalem.
Referência(s)