Artigo Revisado por pares

Peuplement en oiseaux des plantations d’eucalyptus dans la région de Pointe Noire, Congo

1997; Volume: 52; Issue: 2 Linguagem: Francês

10.3406/revec.1997.2230

ISSN

0249-7395

Autores

André Brosset,

Tópico(s)

Ecology and Vegetation Dynamics Studies

Resumo

Cette étude tente de tester l’hypothèse selon laquelle, en région tropicale, les plantations d’espèces exotiques pourraient contribuer à la reconstitution des peuplements naturels d’oiseaux. En décembre 1995, près de Pointe Noire (Congo), les oiseaux ont été étudiés dans 5 plantations d’eucalyptus, une d’acacias et une de pins. A temps de prospection égal, le nombre des espèces dans les parcelles d’eucalyptus varia de 4 à 35 ; il fut de 44 dans les acacias, et de 0 dans les pins. Les eucalyptus sont peuplés d’espèces opportunistes, à large répartition, à l’exclusion des espèces africaines forestières. Sept espèces de migrateurs paléarctiques, dont 2 communes, ont été observées dans les plantations. Sept guildes différentes sont décrites à partir des spécialisations alimentaires et des techniques de chasse. Dans les plantations, la richesse spécifique de l’avifaune, autochtone et migratrice, s’accroît avec la fragmentation des parcelles, la présence d’un sous-bois issu de la régénération naturelle étant le facteur clé de la présence d’une communauté d’oiseaux diversifiée. Le nombre des espèces d’oiseaux dénombrées dans chaque plantation d’eucalyptus était étroitement corrélée avec le nombre d’espèces de plantes du sous-bois recensées dans cette plantation. Des comparaisons avec d’autres régions d’Afrique suggèrent qu’un climat humide réduit la compétition pour l’eau du sol, et supprimerait les effets allélopatriques particuliers à l’eucalyptus poussant en zone sèche. Au Congo, le régime des pluies permet la poussée d’un sous-bois suffisant pour abriter et nourrir des peuplements de vertébrés relativement diversifiés. La question est posée de savoir si les bénéfices économiques attendus par les sylviculteurs de la destruction des sous-bois dans les plantations d’eucalyptus sont bien réels, cette pratique étant par ailleurs la plus contraire à la reconstitution des flores et faunes autochtones dans les plantations.

Referência(s)