Artigo Revisado por pares

Lupin: dans l'ombre d'Arsène par George Kay et François Uzan

2021; American Association of Teachers of French; Volume: 95; Issue: 2 Linguagem: Francês

10.1353/tfr.2021.0276

ISSN

2329-7131

Autores

François Massonnat,

Tópico(s)

Cultural Insights and Digital Impacts

Resumo

Reviewed by: Lupin: dans l'ombre d'Arsène par George Kay et François Uzan François Massonnat Kay, George, et François Uzan. Lupin: dans l'ombre d'Arsène. Int. Omar Sy, Clotilde Hesme, Ludivine Sagnier, Nicole Garcia. Gaumont, 2020. Marseille, la première série produite en France par Netflix, avait donné un avantgoût des priorités de la plateforme: un casting clinquant d'acteurs de cinéma (Gérard Depardieu, Benoît Magimel, Géraldine Pailhas, Natacha Régnier); un réalisateur de films d'action "branché" (Florent Emilio-Siri); une mise en valeur du patrimoine architectural français susceptible de faire rêver le "téléspectateur" international; et un scénario et des dialogues indigents. Avec Lupin: dans l'ombre d'Arsène, Netflix reproduit le même schéma et s'arme en plus d'un mythe de la littérature criminelle que les créateurs de la série (George Kay et François Uzan) se proposent de remettre au goût du jour. Omar Sy, personnalité préférée des Français et poids lourd du box-office hexagonal, surplombe un générique que crédibilisent des actrices talentueuses (Clotilde Hesme, Ludivine Sagnier et Nicole Garcia). Le dynamisme de la mise en scène est assuré aux deux tiers par deux réalisateurs issus de la sphère Luc Besson. Le plus célèbre, Louis Leterrier, a baigné dans la testostérone estampillée EuropaCorp (Le transporteur 1 et 2) avant de s'imposer à Hollywood (The Incredible Hulk, Clash of the Titans, Now You See Me). Le second, Ludovic Bernard, a fait ses armes en tant qu'assistant-réalisateur auprès de Besson lui-même (The Lady, Malavita, Lucy) ainsi que de son protégé Olivier Megaton (Taken 2 et 3). Le dernier tiers a été confié à Marcela Said, une réalisatrice chilienne sous pavillon Netflix qui avait notamment filmé un épisode de la version mexicaine de Narcos après avoir connu les sélections art et essai parallèles du Festival de Cannes. Quant au patrimoine français, il figure aux premières loges, avec des hauts lieux du tourisme parisien tels le musée du Louvre, les jardins du Luxembourg, ou encore les passages couverts. Dans la lignée de Marseille, le scénario s'avère catastrophique, truffé d'incohérences et d'invraisemblances, sans aspérités, pétri de bons sentiments, et cantonne les rôles féminins au cliché. Les dialogues explicatifs et sans naturel contraignent des acteurs à l'évidence empêtrés dans leurs textes ampoulés. Ce marasme scénaristique déçoit d'autant plus que l'idée de départ, quoique improbable, ouvrait des perspectives intéressantes. Réexplorer des classiques de la littérature criminelle sous un angle postcolonial, comme le laissaient imaginer les premières minutes du premier épisode, aurait pu ajouter une pierre inventive à l'édifice du genre criminel. Hélas, loin de l'ambition des meilleures séries françaises en la matière (Engrenages, Le bureau des légendes), Lupin se contente de poncifs, de plaisanteries sans piquant, et de la popularité d'un acteur principal dont la filmographie est à l'image de la série: (moins que) médiocre. [End Page 220] François Massonnat Villanova University (PA) Copyright © 2021 American Association of Teachers of French

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