Artigo Revisado por pares

Adieu les cons réal. par Albert Dupontel

2022; American Association of Teachers of French; Volume: 95; Issue: 4 Linguagem: Francês

10.1353/tfr.2022.0113

ISSN

2329-7131

Autores

Marius Conceatu,

Tópico(s)

Diverse Cultural and Historical Studies

Resumo

Reviewed by: Adieu les cons réal. par Albert Dupontel Marius Conceatu Dupontel, Albert, réal. Adieu les cons. Int. Virginie Efira, Albert Dupontel, Nicolas Marié, Jackie Berroyer. ADCB, 2020. Le Vilain (2009) et Au revoir là-haut (2017) bafouaient les conventions sur un ton tragicomique au point que Dupontel s'est vu traiter d'iconoclaste. C'est tout un projet cinématographique qui continue de se dévoiler avec Adieu les cons: il s'agit montrer à la société un miroir dont le reflet ne saurait lui plaire. Dupontel raffine des thèmes tels le comportement antisocial comme réaction préférable à l'inertie et à la complaisance, la recherche d'une certaine qualité de vie dans des endroits surprenants, l'importance du hasard. Le film accumule des clichés socioculturels (tous les personnages ainsi qu'une bonne partie de leurs gestes et actions sont des stéréotypes) et cinématographiques (quelques coïncidences sur le plan narratif, bien qu'elles fassent avancer l'intrigue, semblent au moins maladroites). On dirait que cette mise en exergue de poncifs est la véritable préoccupation du film, comme si Dupontel s'efforçait soit de saboter son travail, soit de faire comprendre que cela fait partie de sa méthode artistique. Satire sociale visant surtout la police et, en général, la bureaucratie déshumanisante, Adieu les cons démasque les mécanismes qui œuvrent à extirper l'espoir et l'élan vital des gens. La société moderne que le film dépeint n'a plus rien de créatif ou d'attractif: l'on est désabusé, malade, rejeté, abandonné, voire suicidaire. Dupontel nous donne aussi à rire, mais c'est un rire mordant et anxieux, rappelant le théâtre de l'absurde (les cons, c'est les autres). Il reste à renverser les règles, la loi, les attentes. Seul le désir de réparer une faute de jeunesse, y compris par le chantage, peut donner un nouveau souffle à Suze Trappet (Virginie Efira). Venant d'apprendre qu'elle est mourante, Suze veut retrouver le fils abandonné après l'accouchement. Las de tout, M. Cuchas (Albert Dupontel), spécialiste en sécurité informatique, fait une tentative de suicide qui échoue lorsque la balle touche accidentellement un collègue de bureau. Comme la police le soupçonne d'être terroriste, M. Cuchas s'enfuit et tombe par hasard sur Mme Trappet. Le duo improbable devient un trio formidable lorsque se joint à eux Serge Blin (Nicolas Marié), archiviste devenu aveugle à la suite d'une bavure policière. Leurs aventures sont loufoques et quelques gags sont très réussis. Serge l'aveugle provoque la panique et des dégâts en conduisant la voiture. En se faisant arrêter, il se rappelle son passé activiste social et lance le cri de bataille "Un handicapé ne va jamais en prison", souvent répété après. L'influence des Monty Python sur l'humour de Dupontel n'est pas un secret. D'ailleurs, le film est dédié à la mémoire de Terry Jones, et Terry Gilliam fait une brève apparition amusante. La fin n'est pas prévisible, ce qui peut renforcer la théorie que le débordement de stéréotypes qui précède est non seulement intentionnel, mais bien contrôlé—une ruse systématique assurant la fraîcheur d'un film qui fait rire et penser. Adieu les cons a fait un tabac aux César 2021: sur les douze nominations, il a emporté six prix, y compris pour le meilleur film, réalisateur, scénario et acteur dans un second rôle (Nicolas Marié). [End Page 207] Marius Conceatu Hampden-Sydney College (VA) Copyright © 2022 American Association of Teachers of French

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