My French Film Festival
2018; American Association of Teachers of French; Volume: 92; Issue: 2 Linguagem: Francês
10.1353/tfr.2018.0049
ISSN2329-7131
Autores Tópico(s)French Urban and Social Studies
ResumoReviewed by: My French Film Festival Nathalie Degroult My French Film Festival, 19janvier– 19février 2018. . La huitième édition de cet événement annuel, organisé pour promouvoir le jeune cinéma francophone, proposait une sélection de trente films (vingt en compétition) à travers six thématiques. Le film belge Noces(Stephan Streker, 2017), de la section "Teen movies", remporta les prix de la presse internationale et du public. Ce drame bouleversant se penche sur un sujet sensible: le mariage arrangé. Zahira, une étudiante de dix-huit ans, entretient des liens forts avec sa famille d'origine pakistanaise. Enrichie par deux cultures, elle concilie pratique de la religion musulmane et mode de vie occidental. Cette harmonie disparaît lorsqu'elle tombe enceinte d'un garçon qui ne correspond pas aux critères culturels et religieux de ses parents. Ceux-ci, obsédés par le déshonneur familial, lui imposent un mariage traditionnel avec un Pakistanais resté au pays. Tiraillée entre le poids des traditions et son désir d'émancipation, Zahira lutte contre des règles désuètes et injustes mais comprend trop tard l'inéluctabilité de sa condition. [End Page 217] Le harcèlement scolaire, sujet d'actualité préoccupant, se trouve au coeur du film québécois, 1:54(Yan England, 2016). Tim (Antoine-Olivier Pilon—révélé par Xavier Dolan dans Mommy), un lycéen réservé mais doué pour la course à pied, est régulièrement harcelé à l'école. Lorsque son seul ami, Francis, lui aussi souffre-douleur, se suicide, Tim se venge contre son bourreau, Jeff, champion de cette discipline sportive. Ce film percutant donne à réfléchir sur une réalité scolaire inquiétante. Dans un autre registre, le documentaire Swagger(Olivier Babinet, 2016) fait le portrait joyeux et drôle des élèves du collège Claude Debussy d'Aulnay-sous-Bois. Ces jeunes des quartiers "sensibles" parlent de mode, de racisme, de religion, d'amour et de rêves. D'ailleurs, Babinet met en scène la fantaisie des personnages en mélangeant les genres—clip musical, science-fiction, saynètes dansantes ou ralenties, musique de jazz ou de rap français. Derrière ces images féériques se cache le sentiment d'exclusion et d'inégalité sociale que ces fanfarons vivent quotidiennement. Cette section sur la jeunesse se clôture avec deux courts-métrages: L'enfance d'un chef(Antoine de Bary, 2017) et Chasse royale(Lise Akoka et Romane Gueret, 2016). Si le premier retrace la nouvelle vie indépendante d'un comédien à qui on a offert le rôle d'un jeune Charles de Gaulle, le deuxième filme le quotidien d'une collégienne rebelle et agressive. Le prix du Jury Cinéastes fut décerné aux Derniers Parisiens(Hamé Bourokba et Ekoué Labitey, 2016), un drame français inclus dans la section "French and Furious". Après deux ans de prison, Nas (Reda Kateb) retrouve son frère, Arezki (Slimane Dazi), patron d'un bar miteux à Pigalle que Nas désire transformer. Ses rêves se cognent cependant à la réalité d'un quartier en pleine gentrification. Les réalisateurs, fondateurs du groupe hip-hop, La rumeur, filment ce monde urbain de manière frontale rendant hommage à ces Parigots issus de l'immigration, fièrement enracinés dans Paname. L'ingénieux court-métrage d'animation La mort, père et fils(Winshluss et Walgenwitz, 2017) reçut les prix Lacoste du public et de la presse internationale. Cette adaptation cinématographique de Welcome to the Death Club(2002), la bande dessinée de Winshluss (alias Vincent Paronnaud, connu pour sa coréalisation de Persepolis[2007] avec Marjane Satrapi), raconte en treize minutes l'histoire de Michel, fils de la Mort, qui refuse de reprendre l'affaire familiale. En effet, Michel rêve de devenir un ange gardien, comme le héros qu'il regarde journellement à la télévision. En voulant sauver une vache de l'abattoir, Michel déclenche une série de catastrophes dont seul son père saura l'en sortir. Dans le court-métrage...
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