Le 22ͤ festival du film français de Richmond
2015; American Association of Teachers of French; Volume: 88; Issue: 4 Linguagem: Francês
10.1353/tfr.2015.0302
ISSN2329-7131
Autores Tópico(s)French Historical and Cultural Studies
Resumopourrait également poursuivre plus loin sa réflexion. Lefebvre justifie son approche comme découlant de la cinéphilie obsessionnelle que Truffaut suscite chez le spectateur , qui devient ainsi son double. Mais si l’obsession du détail singulier est étroitement liée au fétichisme du cinéaste dont la caméra s’attarde sur les genoux, les jambes, la démarche et les jupes des personnages féminins et qui dualise la figure maternelle en éternel féminin ou objet abject, qu’en est-il alors du type de spectature construite et de son rapport au genre? Quel espace est laissé au regard féminin? La spectatrice partage-t-elle le désir de découvrir le secret caché du cinéma truffaldien? Avec qui s’identifie-t-elle dans ce jeu cinématographique où chercher le détail revient souvent à chercher la femme? Ces questions ne sont pas abordées dans la conclusion. Le livre est illustré de saisissants clichés, mais dépourvu d’index ou de bibliographie. Néanmoins , Lefebvre nous pousse à jeter un regard neuf sur un auteur important et sur le dispositif réflexif d’une mise en scène beaucoup plus élaborée qu’il n’y paraît mais où le désir d’une spectature cinéphilique n’est ni neutre ni innocent. Meredith College (NC) Véronique Machelidon Le 22e festival du film français de Richmond, 27–30 mars 2014 . Nouveau rendez-vous réussi pour cette édition du festival qui, outre ses courts et longs métrages de fiction récents et son hommage à Georges Méliès—une projection du Raid Paris-Monte-Carlo en deux heures (1905) en partenariat avec la Cinémathèque française—comprenait aussi une belle sélection de documentaires, une coproduction sino-française en mandarin, et une “carte blanche” à l’acteur-réalisateur-producteur Jacques Perrin. Cinéast(e)s (2014), le film d’ouverture, mettait en exergue la présence accrue du documentaire et la vitalité du cinéma français, qui fait figure d’exception avec ses 25% de réalisatrices. Mathieu Busson et Julie Gayet (dans ses premiers pas derrière la caméra) y interrogent une vingtaine de“filmeronnes”(dont AgnèsVarda, qui se définit ainsi) sur le thème suivant: le cinéma est-il sexué? Au cours des entretiens, le “non” initial se nuance lorsqu’elles évoquent par exemple l’inspiration puisée dans leurs expériences de femmes pour leurs premières œuvres ou le nombre limité de réalisatrices de polars et de films de science-fiction. Le film offre surtout de belles rencontres avec des cinéastes confirmées ou montantes. Les autres documentaires étaient des films mémoriels aussi passionnants que variés. Faire quelque chose (2013) doit son titre au message martelé par la trentaine de Résistant(e)s de plus de quatre-vingt-dix ans interviewés par Vincent Goubet: il faut toujours réagir contre l’injustice et trouver une cause qui donne du sens à sa vie. Le film montre leur passion de la transmission et suggère des rapprochements avec le présent (il fut d’ailleurs motivé par la présence du Front national au second tour des présidentielles en 2002). Charlotte Aubrac, arrière-petite-fille de Raymond (un des témoins), était présente lors de la discussion. 254 FRENCH REVIEW 88.4 Reviews 255 Dans Il est minuit, Paris s’éveille (2014), Yves Jeuland recrée l’ambiance électrisante et sobre des cabarets de la Rive gauche des années 50 et 60, qui virent les débuts de chanteurs à texte tels que Barbara, Jacques Brel, Charles Aznavour ou Juliette Gréco. Ce film-hommage contient des entretiens d’artistes actuels, comme Jean Rochefort, qui évoque avec son humour habituel l’influence des cabarets sur sa propre carrière. Avec Le cousin Jules (Dominique Benicheti, 1972), restauré en 2013, on entre dans le quotidien d’un couple de paysans octogénaires filmés de 1968 à 1973 en Bourgogne. La caméra s’attarde sur les gestes minutieux de Jules et Félicie vaquant silencieusement à leurs tâches journali...
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