Artigo Acesso aberto Revisado por pares

D

2001; Volume: 33; Linguagem: Francês

10.4000/1895.90

ISSN

1960-6176

Tópico(s)

Literature and Culture Studies

Resumo

D'une famille d'artistes (son père Adrien et son grand-père Adolphe-Philippe, dit d'Ennery, étaient des dramaturges à succès), Pierre Decourcelle commence sa carrière comme acteur de vaudevilles et comme critique au Gaulois, publiant ses billets sous le pseudonyme de Chouflery à partir de 1884.Toujours au Gaulois, il publie en 1886 son premier roman-feuilleton, le Chapeau gris, et devient rapidement l'une des figures les plus représentatives de ce genre littéraire pour la Belle Époque.Après les Deux Gosses (1881), adapté de Louis Mercanton en un cinéroman de huit épisodes en 1924, il collectionne succès sur succès, avec des titres comme le Crime d'une sainte (1889-1890), le Curé du Moulin-Rouge (1903), les Ouvriers de Paris (1904), la Fille d'Alsace (1908-1909).Une partie de sa considérable production, élaborée pendant quarante ans à des rythmes industriels, est de toute façon attribuable à une série d'écrivains qui étaient ses nègres, parmi lesquels Saint-Pol-Roux et Paul Bosq.Le début de son rapport avec le cinéma date de 1908, date à laquelle il donne vie avec son collaborateur Eugène Gugenheim à la Société Cinématographique des Auteurs et Gens de Lettres (SGAGL) concurrente de la société du Film d'Art mais liée comme celle-ci à Pathé.Fort du prestige dont il jouit auprès de ses collègues, Decourcelle réussit à obtenir de la Société des Gens de Lettres le droit d'adapter un grand nombre de romans populaires, faisant de la SCAGL une maison spécialisée dans la transposition d'oeuvres littéraires.L'initiative de Decourcelle démontre que l'industrie cinématographique a beaucoup à gagner d'un accord avec les écrivains et, qu'entre le plagiat et la commande de coûteux sujets originaux, il existe une troisième voie facilement praticable et parfaitement légale.Parmi les best-sellers adaptés pour l'écran par les cinéastes actifs à la SCAGL (entre autres Albert Capellani, Michel Carré, Georges Monca, Henri Desfontaines, Georges Denola), il y a les Misérables de Victor Hugo (1912), les Mystères de Paris d'Eugène Sue (1912), Sans Famille de Hector Malot (1913), la Porteuse de pain (1912) et Sa Majesté l'Argent de Xavier de Montépin (1913), le Roman d'un jeune homme pauvre d'Octave Feuillet (1911), la Closerie des genêts de Frédéric Soulié (1911), l'Arlésienne d'Alphonse Daudet (1909) et naturellement les Deux Gosses de Decourcelle lui-même.D 1895.Mille huit cent quatre-vingt-quinze, 33 | 2001Auteur de sept films, de dizaines d'articles, de nombreux recueils de nouvelles et de romans, Louis Delluc sut, en un nombre d'années extrêmement restreint, s'imposer comme le chef de file de ce qu'il est convenu d'appeler la « première avant-garde » cinématographique.On lui ajouta même l'encombrante distinction de père de la critique cinématographique.S'il ne fut pas le tout premier, Delluc fut bien l'un des meilleurs représentants de la cinéphilie des années vingt, mais il reste un cinéaste méconnu au regard de son oeuvre critique.Sa mort précoce lui conféra une aura légendaire que des amitiés solides (Léon Moussinac, Louis Aragon) firent briller par la suite d'un plus vif éclat.

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