La réforme des institutions politiques centrales de la Russie : les « Rêveries » d’Antoine-Henri Jomini (1861).
2001; Éditions de l'EHESS; Volume: 42; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.4000/monderusse.8440
ISSN1777-5388
Autores Tópico(s)French Historical and Cultural Studies
ResumoRéSUMéEn novembre 1861, Antoine-Henri Jomini fait parvenir à Alexandre II un projet de réforme des institutions politiques centrales de l'empire, sans avoir été nullement sollicité à ce propos. La démarche du vieil aide de camp des empereurs de Russie, retiré depuis de longues années de la vie publique, s'inscrit dans le prolongement du Manifeste de février 1861, mais renvoie également à un intérêt permanent de l'écrivain militaire suisse pour l'art du gouvernement. S'inspirant de ses analyses des institutions politiques de la France de la Restauration, Jomini cherche à concilier les principes d'autorité d'une monarchie héréditaire à ceux d'une saine gestion de l'État dans une phase de transformation de l'empire. Si la réforme des mécanismes du pouvoir autocratique est jugée aussi urgente que nécessaire, l'auteur n'en demeure pas moins circonspect en rejetant l'hypothèse d'une solution parlementaire. Son projet esquisse un compromis entre l'absolutisme et un régime d'assemblées délibérantes, souscrivant ainsi au principe d'une monarchie tempérée par des lois, mais soumise à la légitimité héréditaire. Le système proposé dans le mémoire de Jomini dénote une pensée politique conservatrice. Sans exclure une évolution progressive des institutions politiques de la Russie au-delà d'un bicaméralisme partiellement électif, le projet laisse au souverain l'entière initiative d'un tel développement.
Referência(s)