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Lettre de M. Pierre Boutroux à M. Mittag-Leffler

1921; Mittag-Leffler Institute; Volume: 38; Linguagem: Francês

10.1007/bf02392070

ISSN

1871-2509

Resumo

Vous voudriez avoir, cher Monsieur, quelques d~tai|s sur la vie intime de mon oncle, sur la fa~on dont il travaillait, sur ses habitudes et son earac-t~re~.Je n'ai cependant rien d'extraordinaire ~ vous raconter.Les enquires sensationnelles, faites un peu bruyamment par certains psychologues modernes, tendraient s nous faire croire qu'un savant, est un ~tre anormal dont tous les acres doivent 6tre 6tranges.Vous savez pourtant qu'on ne pourrait imaginer une existence plus simple, plus exempte d'6v~nements, plus uniforme en apparence, que celle d'HE~RI POINCAR~.L'activit6 de sa pens6e lui suffisait et se suffisait.Point ne lui 6tait besoin de chercher des excitations au dehors, ou d'entretenir chez lui par des moyens artifieiels eette exaltation sp6eiale, cette fi~vre intellectuelle, sans laquelle eertains inventeurs ne sauraient produire.II ne fuyait pas, il recherchait m~me, les distractions, ]es voyages, les plaisirs artistiques; mais c'est qu'il y 6tait port6 par un int6r~t v6ritable, par une curiosit6 naturelle tr~s 6tendue, en m~me temps que par le besoin de se d61asser.C'est ehez lui, en famille, c'est dans le calme de son existence journali~re, qu'il a accompli la plus grande partie de sa t~che.Darts son paisible cabinet de travail, rue Claude Bernard, ou sous les ombrages de son jardin, ~ Lozbre, HENRI POINCAR~ s'asseyait quelques heures par jour devant une main de papier 6colier r6g16, et l'on voyait alors les feuillets se couvrir, avee une rapidit6 et une r6gularit6 surprenantes, de son dcriture fine et anguleuse.Presque jamais une rature, tr6s rarement une h6sitation.En quelques jours un long m6moire se trouvait achev6, pr~,t s ~tre imprim6, et mon oncle ne s'y int6ressait plus d6sormais que comme ~ une chose du pass6.

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