Elles se rendent pas compte intertextuel et paratextuel : un Chinetoque peut-il en cacher un autre ?
2022; Laval University; Volume: 51; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.7202/1089710ar
ISSN1708-9069
Autores Tópico(s)Literature and Culture Studies
ResumoL'oeuvre de Boris Vian a souvent été caractérisé comme dépendant fortement de son paratexte, qu'il s'agisse de la transformation de figures emblématiques du cercle germanopratin d'après-guerre en véritables personnages romanesques, de l'Affaire Vernon Sullivan, ou bien encore de la présence plus grande que nature de l'homme Vian, dans ses rôles multiples, derrière le texte. De même, l'oeuvre de Vian est aussi intrinsèquement référentiel, émaillé d'intertextes, certains flagrants, d'autres plus minutieusement dissimulés. Puisant dans le travail de feu Ross Chambers, cet article explore les différentes interconnexions du paratexte et de l'intertexte dans l'oeuvre de Vian, et la façon dont ces derniers convergent, au point de devenir indiscernables. En d'autres termes, nous voyons comment le paratexte dissimule l'intertexte, et vice versa. Ce jeu de cache-cache se prolonge dans d'autres aspects du texte. Par exemple, nous constatons que Peter Cheyney et James Hadley Chase se dissimulent réciproquement sur le plan intertextuel, et cela pose la question à savoir si Boris Vian dissimule Vernon Sullivan, ou si c'est en réalité Vernon Sullivan qui dissimule Boris Vian. Nous nous demandons alors, dans la lignée de Chambers, si la différence entre les deux auteurs ne résiderait pas plutôt dans l'idée de différance derridienne que dans celle d'altérité.
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