Art et politique
2007; OpenEdition Journals; Issue: 11 Linguagem: Francês
10.4000/noesis.773
ISSN1773-0228
Autores Tópico(s)French Historical and Cultural Studies
ResumoUcciani 1Septembre 2004, New York est fébrile.On sent comme une provocation politique dans la tenue de la Convention républicaine au Madison square Garden.Quelques mouvements de foule, bien tenue par un quadrillage policier efficace et omni visible, mais plus globalement, des actions éclatées et individualisées.Un badge discret sur le revers d'une veste ou d'une robe, quelques affiches aux fenêtres, sur les trottoirs de Brooklyn, une table est posée où des jeunes gens inscrivent sur les listes électorales les passants volontaires.À Union square, des happenings contre le Président candidat et sa guerre d'Irak.Les vétérans côtoient la jeune génération.Des artistes de trottoir étendent des fresques dénonçant la guerre.Dans les galeries et ateliers le même fourmillement.Le New York Times du 27 août 2004, développe un long article sur les rapports des artistes et de la politique 1 .Y sont présentées des séries d'initiatives d'artistes et de galeristes, notamment celle de la galerie Pierogi (Brooklyn) qui proposait à plus d'une centaine d'artistes de présenter des slogans ou propositions anti-Bush.Le résultat était une exposition de Tee-shirts ornementés de slogans ironiques ou virulents, ou de portraits détournés.L'artiste y apparaissait comme un simple citoyen utilisant son savoir-faire artistique pour énoncer ses propositions de citoyen.On voyait dans ce foisonnement quelque chose de l'ordre d'un « amateurisme » politique d'où n'émergeaient que les propositions de ceux qui habituellement s'exercent à l'art politique comme l'égérie de Fluxus et de John Lennon, Yoko Ono, dont le fameux imagine peace se retrouvait sur le mur de plusieurs galeries.L'impression laissée était celle d'un comme si ; tout se présentait en effet comme si les artistes cherchaient à dire leur positionnement politique, mais sans trouver dans leur art ou leur savoir-faire, le moyen de le dire.On en arriverait à un partage où l'art ne pourrait dire ce que l'artiste voudrait dire, un partage où l'art se couperait irrémédiablement de la politique, un partage où la politique est affaire de citoyen et l'art affaire d'artiste.Tout cela conduisant à la question de savoir si le citoyen et l'artiste peuvent se rencontrer dans une même personne.Peut-on imaginer un artiste citoyen et sur un autre versant un citoyen artiste ?La question semble sans fond tant la réponse serait évidente que tout artiste est citoyen et que tout citoyen peut prétendre à être artiste.Cependant ce qu'elle vise n'est pas le glissement à partir du socle citoyen à une qualité particulière
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