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Premiers Docteurs Juniors : état des lieux à un an de la mise en place de la phase de consolidation au sein du DES de médecine interne et immunologie clinique

2022; Elsevier BV; Volume: 43; Linguagem: Francês

10.1016/j.revmed.2022.10.039

1768-3122

L. Grange, K. Chevalier, L. Azoyan,

Health, Medicine and Society

La réforme du 3e cycle des études médicales (R3C) de 2017 a réorganisé l’internat en trois phases successives : socle, approfondissement et consolidation. Celles-ci correspondent à l’évolution des besoins de formation en parallèle de l’acquisition d’expérience. La phase de consolidation introduit le concept d’autonomie supervisée pour les étudiants de 3e cycle avec la création d’un nouveau statut de Docteur Junior (DJ). Cette dernière phase consiste en deux stages de 6 mois dans un service de médecine interne agréé. Les deux stages peuvent se faire dans un même service. Le choix des stages est fait lors d’une procédure d’appariement selon les souhaits des internes et des chefs de service. L’objectif de ce travail était d’interroger la première promotion de DJ de médecine interne et immunologie clinique (MIIC) concernant le déroulement et la mise en place de la phase de consolidation. Les DJ du DES de MIIC étaient invités à répondre à une enquête en ligne anonyme. Il n’existe pas de liste exhaustive des DJ concernés au plan national. Les répondants ont été sollicités par mail et via les réseaux sociaux de l’Amicale des Jeunes Internistes (AJI). Le questionnaire était composé de dix sous-parties : renseignements démographiques, maquette passée, processus d’affectation des stages, format de l’année, activité durant le semestre (mise en autonomie, affectations dans les unités), temps de travail, astreintes et gardes, formation personnelle et académique, projet post-internat. Au total, le questionnaire a recueilli 36 réponses, dont 23 pour le premier semestre, 12 pour le deuxième et 1 pour les deux. La majorité des villes était représentée. La procédure d’appariement n’avait pas été respectée dans 81,6 % des cas avec arrangement préalable mais 81,6 % des DJ se déclaraient satisfaits de leur affection. Au cours de l’année, 68,2 % des DJ changeaient de service. L’activité principale des DJ étaient l’hospitalisation conventionnelle pour laquelle la majorité des DJ y consacraient plus de 70 % de leur temps de travail. L’hospitalisation programmée (hôpital de semaine, hôpital de jour) représentait moins de 20 % du temps de travail pour 52,8 % des répondants. La grande majorité des DJ avait une activité de consultation dans des proportions variables. Parmi les répondants, 47,2 % ne s’occupaient pas des avis. Près de deux-tiers des DJ se déclaraient satisfaits de leur activité, de leur supervision et de leur autonomisation. Au total, 53,8 % auraient souhaité faire plus de consultations et 57,7 % plus d’avis. Le temps de travail hebdomadaire n’était pas respecté pour 55,6 % des DJ. Parmi eux, le temps de formation académique (présentiel en cours, congrès, DU) n’était pas respecté pour 78 % et le temps de formation personnelle n’était pas respecté pour 72 % des répondants. Au total, 88,6 % des DJ estimaient que la transition avec le post-internat serait plus aisée grâce à la phase de consolidation mais 27,8 % d’entre eux rapportaient que l’année de DJ confirmait leur appréhension à exercer en tant qu’interniste et 11,1 % que celle-ci pouvait remettre en question leur exercice futur. Cette enquête est un premier état des lieux concernant la mise en place de la phase de consolidation dans le DES de MIIC. Les points positifs rapportés par les DJ sont leur affectation, l’autonomisation progressive et la transition plus aisée vers le post-internat. Les points négatifs concernent l’absence de vraie procédure d’appariement et le non-respect des temps de travail et de formation pour une majorité d’entre eux. La limite principale de cette enquête est un possible biais de sélection lié au moyen de contact des DJ en l’absence de liste exhaustive. Un travail collectif autour de cette dernière année d’internat semble être indispensable pour garantir l’épanouissement personnel et professionnel des jeunes internistes.