Chanter juste (entretien)
2022; Issue: 348 Linguagem: Francês
10.4000/rsh.749
ISSN2540-3362
AutoresColette Fellous, Catherine Brun,
Tópico(s)Political and Social Issues
ResumoPour Dalida , est sous-titré « romance », manifestant par là une double a liation, au romanesque, et à la musique.Vous serait-il possible de revenir sur cette désignation ?Colette Fellous : Oui, il y a toujours pour moi dans la composition d un roman quelque chose qui s apparente au mouvement, au voyage, à une mélodie qui doit se trouver au fur et à mesure que le livre avance.J écris d abord quelques pages sans les composer vraiment, puis je les regarde, je cherche en elles une musique future, une voix, un ton, ou plutôt une tonalité, un secret peut-être, mais je ne sais pas encore lequel.Alors, à côté de ces pages, je dessine une espèce de partition qui me guidera à trouver le secret du livre.Cette partition a presque le tempo d une chanson, avec ses refrains, ses ponts musicaux, ses silences, ses reprises, sa petite ction de trois minutes trente, ses mots simples qui vont rester en nous on ne sait pas trop pourquoi, sans doute parce qu ils font résonner quelque chose qui est encore caché mais qu on ressent physiquement et surtout comme si cette chanson était devenue la nôtre en quelques secondes.uelques minutes qui peuvent se transformer et se déployer alors en un roman entier.Bien sûr, dans le cas de Pour Dalida, il y avait dans ce mot de « romance » l écho de ses chansons, mélancoliques, romantiques, parfois légères parfois sombres, à l image de sa vie : « Tu es romantica, romantique et bohème », je chantais en boucle cette chanson quand j avais dix ans, j aimais son mélange de langues, j avais l impression qu elle me ressemblait.
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