Le nouveau servage et l’attache à la glèbe aux XIIe et XIIIe siècles : l’interprétation de Marc Bloch et la documentation italienne
2000; Volume: 112; Issue: 2 Linguagem: Francês
10.3406/mefr.2000.9057
ISSN1724-2150
Autores Tópico(s)Historical Economic and Legal Thought
ResumoÀ la fin du XIe siècle, le problème de l’attache des paysans subordonnés à la glèbe ne se pose pas vraiment, car d’un côté, les servi et ancillae proprement dits représentent un groupe minoritaire, et de l’autre, les libellarii, qui au travers d’un accord écrit, s’engagent à habiter sur les terres obtenues en fermage pour toute la durée du contrat, peuvent en réalité partir quand ils le désirent. Selon Marc Bloch, vers la fin du XIe siècle, à Bologne, un professeur de droit, Irnerius, mêlant divers passages du Code Justinien, écrit dans une glose glebe servus ; il désigne ainsi le colon, l’ascriptice des textes romains. Pendant que Marc Bloch combattait l’idée que la dépendance des non-libres du Moyen Âge était caractérisée par l’attache à la glèbe, un historien du droit italien, Pietro Vaccari, développait une théorie tout à fait contraire. La documentation italienne témoigne que le chemin tracé par Marc Bloch est aujourd’hui encore praticable sur une grande partie. Dans quelques régions d’Italie centrale et méridionale, la «servitude de la glèbe » n’est cependant pas restée une théorie, retracée dans le Code Justinien. Très tôt en effet, elle trouva une application pratique dans les contrats agraires. Mais ni la jurisprudence de l’époque, ni surtout les communes urbaines de l’Italie du Centre et du Nord (décidées à imposer leur juridiction sur tous les habitants des campagnes) et pas même la monarchie normande, tolérèrent que d’anciennes lois ayant inspiré des accords consensuels, puissent devenir une coutume générale.
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