Artigo Revisado por pares

André Malraux et l'art. Une révolution intellectuelle par Derek Allan

2023; American Association of Teachers of French; Volume: 96; Issue: 4 Linguagem: Francês

10.1353/tfr.2023.0104

ISSN

2329-7131

Autores

Martine Wagner, Khadija Khalifé,

Tópico(s)

Cultural Insights and Digital Impacts

Resumo

Reviewed by: André Malraux et l'art. Une révolution intellectuelle par Derek Allan Martine Wagner and Khadija Khalifé Allan, Derek. André Malraux et l'art. Une révolution intellectuelle. Peter Lang, 2022. ISBN 978-1-4331-7808-5. Pp. 194. Il est parfois plus intelligible, en termes de réflexions abstraites, de comparer celles-ci ou d'établir des contrastes entre elles. C'est le cas de l'ouvrage de Derek Allan qui a le mérite de mettre au point la conception de l'art chez Malraux en passant en revue les interprétations de ses critiques détracteurs, dont Barthes, Blanchot, Didi-Huberman, Jameson, Merleau-Ponty et Vaugeois. Pour Allan, les méprises successives viennent du fait que Malraux se démarque des réflexions traditionnelles sur l'art dans lesquelles on voulait le cantonner. La révolution malrucienne, selon Allan, consiste, en effet, à considérer le soi-disant "monde réel" ou "la nature", non pas comme une référence à reproduire, mais comme un "chaos à vaincre" par l'art (22), idée matrice illustrée par le titre de son premier article "L'art est une conquête" (1935). À l'origine de cette théorie se trouve une expérience intime et cruciale qui lui a fait prendre conscience que notre monde "naturel" est en fait une irruption dans l'existence et que, par conséquent, le rôle de l'artiste est de créer un "monde rival" et "cohérent" (21). Allan insiste sur cette idée de l'art chez Malraux comme "une réaction à une émotion humaine primordiale" (170). En même temps, il cite Malraux pour qui l'expression ou le désir artistique émane d'une émotion ressentie devant une autre œuvre artistique plutôt que la sensibilité devant le monde réel (30–31). À cet égard, Manet incarne l'artiste idéal grâce à "la métamorphose du regard" qui lui fait créer une œuvre artistique par rapport aux paramètres de l'art, et non pas pour servir quelque entité transcendantale (37). L'auteur continue à réfuter d'autres accusations théoriques à l'encontre de Malraux, dont le processus de la métamorphose inhérente à "la transcendance temporelle de l'art" (79–91) et la conception du musée et du musée imaginaire (chapitre 7). Cela dit, malgré le très bon éclairage apporté à la conception de l'art chez Malraux, on ne peut que s'interroger sur l'absence de la fameuse idée malrucienne de l'art comme un "anti-destin" afin de confirmer le mécanisme indispensable de "conquête" et justifier le rôle et l'importance de l'art "dans la vie humaine" (12). À signaler aussi quelques imperfections d'ordre formel: d'abord le repérage des chiffres textuels en exposant (superscript numbers) ne renvoient à aucun lien hypertextuel mais à des notes présentées séparément en fin de chapitres, alors qu'il serait plus pratique—pour une lecture plus fluide surtout sur format électronique—de pouvoir y accéder par un clic sur les numéros correspondants. Ensuite, dans la pagination, il y a un décalage de dix pages entre la numérotation sur la page-même et celle indiquée sur la version PDF. Enfin, le [End Page 190] texte présente une maladresse linguistique qui est le découpage incorrect et fréquent de mots en fin de ligne (exemple: aujo-urd'hui). Ces erreurs de mise en forme n'atténuent pas les qualités du contenu, dont l'approche louable mentionnée ci-dessus, ainsi que la richesse de la bibliographie. [End Page 191] Khadija Khalifé Independent Scholar (CA) Copyright © 2023 American Association of Teachers of French

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