La scolarisation, moyen de lutte contre la pauvreté ?
2007; Les éditions de la Maison des sciences de l’Homme; Issue: 6 Linguagem: Francês
10.4000/cres.1037
ISSN2265-7762
Autores Tópico(s)Agriculture and Rural Development Research
ResumoLe Burkina Faso, sous ajustement structurel depuis plusieurs décennies, se fait l'écho des discours de la Banque mondiale concernant la lutte contre la pauvreté. Malgré une intégration rhétorique de conceptions multidimensionnelles de la pauvreté et de la question des inégalités, ces discours restent essentiellement fondés sur une approche économiciste du monde. Dans ce contexte, les politiques éducatives, présentées comme axe majeur de la lutte contre la pauvreté, reposent sur la théorie du "capital humain" pour laquelle l'individu, acteur central, est supposé libre, rationnel et calculateur. Malgré des consultations "participatives" recherchant une légitimation démocratique, ces conceptions s'opposent à celles des "bénéficiaires". Selon certains Gourmantchés de la Gnagna par exemple, la scolarisation est perçue comme un facteur d'appauvrissement et, par d'autres, comme une possibilité d'enrichissement. De plus, la pauvreté est vue comme un état global et multidimensionnel, dans lequel la personne peut entrer et duquel elle peut sortir en fonction de ses rapports avec le groupe, qui demeure l'entité dominante. La scolarisation représente alors une opportunité plutôt collective qu'individuelle, dont les usages très diversifiés obéissent à des règles complexes de sécurisation et de redistribution.
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