Artigo Revisado por pares

Nouvelle vague par Patrick Roegiers (review)

2024; American Association of Teachers of French; Volume: 97; Issue: 3 Linguagem: Francês

10.1353/tfr.2024.a920005

ISSN

2329-7131

Autores

Nacer Khelouz,

Tópico(s)

Psychoanalysis and Psychopathology Research

Resumo

Reviewed by: Nouvelle vague par Patrick Roegiers Nacer Khelouz Roegiers, Patrick. Nouvelle vague. Grasset, 2023. ISBN 978-2-246-82990-4. Pp. 432. Patrick Roegiers, en fin manieur de mots, des plus prolifiques qui narrent les "24 images/seconde" (87) dans un élan d'insatiable hypotypose (le cinéma, c'est donner à voir) aux plus chirurgicaux pour opérer à tombeau ouvert la pesante industrie cinématographique, surfe littérairement sur la plus belle vague, la Nouvelle vague qui a pour ambition de donner un coup de fouet au cinéma français: "Du balai! À mort le cinéma de papa!" (15). Cette déferlante qui entend emporter tout sur son passage, guerre déclarée aux anciens "tâcherons roués et rabougris" (13) pour faire place nette aux nouveaux "indociles et rebelles" (13), se nomme Agnès Varda, Louis Malle, Jean-Luc Godard, Jean-Pierre Melville, François Truffaut, Claude Chabrol, Alain Resnais, Éric Rohmer, Jacques Rivette. L'essor pris par les Cahiers du cinéma en 1956, auquel ils ont tous grandement contribué, achève de consacrer cette génération d'un nouveau genre, faite de jeunes "impécunieux" (14) mais audacieux et téméraires, des "plumitifs" (16) pour qui "écrire et critiquer ou tourner un film revient au même" (19). Roegiers s'attache, avec la passion qui est la sienne pour la photographie et la poésie, à emmener le lecteur au plus près de la fabrication d'un film par un Godard qui "en engloutit cinq par jour" (20) ou un Rivette qui "absorbe cinq fois de suite le même film" (20). Il a le souci du détail qu'il pousse jusqu'à l'excès: fiche biographique du réalisateur, des acteurs/actrices (Phillipe Noiret, Jean-Pierre Léaud, Jean-Paul Belmondo, Jean Seberg, Brigitte Bardot, Maurice Ronet et tant d'autres), leur taille, apparence physique, traits distinctifs et filmographies respectives. À la description la plus minutieuse des séquences tournées d'À bout de souffle, par exemple, vient s'ajouter une photographie des événements politiques de 1959, année de tournage du film. "1959 débute en fanfare/Entrée en vigueur du Marché commun/de Gaulle (soixante-huit ans) président de la République pour sept ans" (80). Puisque "la vie se déroule comme un film" (47), la Nouvelle vague va sortir des studios pour filmer la rue, le décor naturel, comme dans la vie. Si les cinéastes "ont une même vision … un même amour du cinéma" (13), Roegiers se garde bien de nous faire croire qu'il y a unanimisme parmi eux car "les metteurs en scène sont des rivaux, ils sont jaloux les uns des autres" (170). Nouvelle vague est un texte sur une page importante du cinéma français duquel il a tiré le nom. Il est lui-même conçu comme un long métrage mimant la technique cinématographique des "24 images/seconde, 24 heures en un jour … , 24 chapitres dans ce livre" (87), car au fond "un film, en gros, est fait comme un livre" (88). Roegiers manie à merveille l'art de l'enchâssement. Évoquant Alain Resnais, il aura ce mot: "Tourner une scène qui prend place dans le film d'un autre, l'amuse" (409). Tel est l'esprit Nouvelle vague. [End Page 146] Nacer Khelouz University of Missouri-Kansas City Copyright © 2024 American Association of Teachers of French

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