Pierre Naville, de la psychologie à la sociologie
1997; Volume: 26; Issue: 2 Linguagem: Francês
10.3406/binop.1997.1187
ISSN2104-3795
Autores Tópico(s)Social Sciences and Governance
ResumoPierre Naville chercha, tout au long de sa vie, à développer une conception générale des sciences de l’homme comme science des relations, sur les bases de la psychologie du comportement de Watson. Les différentes analyses scientifiques s’approfondiront en s’obligeant à tout moment à préciser et à comprendre les différences, les analogies et les convergences entre elles. En particulier, l’économie et la sociologie héritées de Marx doivent se compléter par une psychologie scientifique, c’est-à-dire d’inspiration behavioriste. L’autonomie des différentes disciplines scientifiques n’est pas donnée par la distinction de leurs objets, mais obtenue par la recherche elle-même, qui distingue et précise les principes de départ. Cette autonomie est évidemment relative, et révisable. Cette conception permet d’éviter les entraînements et les simplifications auxquels s’expose chaque discipline isolée. Dans la «Théorie de l’orientation professionnelle», Naville veut empêcher cette pratique de s’exercer en ignorant son propre conditionnement social, et en travestissant les mécanismes économiques en faits psychologiques. La hiérarchie des professions et des statuts ne traduit d’aucune manière la distribution des aptitudes entre les individus, mais actualise et reproduit la structure des classes sociales. Devenu sociologue, Naville récusa certaines des méthodes les plus répandues dans cette discipline. Il s’attacha à l’étude directe des comportements de travail que les sociologues ne considèrent souvent qu’à travers les institutions qui les encadrent, les classent et les évaluent. Il observa les rythmes de travail, les relations entre les travailleurs, et surtout les multiples formules par lesquelles les actions humaines sont connectées aux opérations mécaniques. Il put ainsi concevoir une explication générale de l’automatisation industrielle, et de ce que l’on appelle la société tertiaire, explication qui inspire beaucoup des recherches et des débats d’aujourd’hui.
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